samedi, mars 23

Barbie dénonce les conditions de travail dans les usines de jouet

Communiqué – Barbie lutte aujourd’hui dans la rue et sur les magasins de vente en ligne Amazon pour des jouets produits dans des conditions décentes. La poupée, marque phare du géant du jouet Mattel, dénonce les conditions de travail inhumaines dans lesquelles les jouets sont produits dans les usines chinoises.

Une investigation de l’ONG Solidar Suisse rappelle le problème : des heures de travail excessives, l’utilisation de produits toxiques sans protection et des salaires insuffisants pour vivre sont le triste quotidien de la main-d’œuvre. Il suffirait de peu de choses pour améliorer la situation. Une augmentation de 2 centimes par Barbie sur son prix de vente au magasin permettrait doubler les salaires dans les usines.

Ce matin, une Barbie vivante proteste à la gare de Zurich contre les conditions de travail indignes régnant dans les usines de jouets chinoises. Son action, elle la mène dans un emballage de vente géant, à 9h30 sur la Paradeplatz, ainsi que sur le magasin de vente en ligne Amazon.

A Noël, l’argent rentre à flot pour le secteur du jouet. Un des best-sellers est la poupée Barbie de l’entreprise Mattel, qui est aussi distribuée sur le magasin en ligne Amazon. Comme la poupée Barbie, plus de la moitié des jouets qui se retrouvent en Suisse sous le sapin proviennent de Chine et sont souvent produits dans des conditions effroyables. C’est que ce que montre la nouvelle investigation de China Labor Watch et Solidar Suisse.

Les ouvrières et ouvriers chinoises triment onze heures par jour sur les chaînes de montage et cela 6 à 7 jours par semaine. Malgré les heures supplémentaires, le salaire suffit à peine pour vivre décemment. Et leur santé est mise en danger : « les travailleuses et travailleurs sont souvent en contact avec le benzène, un solvant toxique et hautement cancérigène, utilisé dans les peintures, les colles et les produits d’entretien » critique Simone Wasmann, responsable de campagne chez Solidar Suisse.

Les grandes entreprises comme Mattel sont coresponsables de ces bas salaires et de la pression mise sur la production, car elles passent commande auprès des usines dans des délais trop courts et pour des prix trop bas. « Depuis le milieu des années 1990, ces conditions crasses de travail sont connues », explique Simone Wasmann. « L’expérience le montre. Les multinationales du jouet ne réagissent que si une pression publique est exercée ».

Avec la pétition « Fair Toys », Solidar Suisse demande à Mattel d’assumer sa responsabilité sur l’ensemble de la chaîne de production et de garantir des conditions de travail décentes. Mais c’est l’ensemble de l’industrie du jouet qui doit revoir ses pratiques. Les signatures seront transmises au siège européen de Mattel à Amsterdam le 15 décembre.

Solidar Suisse adresse son appel aussi aux distributeurs et en particuliers aux grands magasins de vente en ligne comme Amazon. « En partenariat avec China Labor Watch, nous demandons des salaires qui garantissent une existence digne, des contrôles indépendants dans les usines et la mise en place de mécanisme de plainte pour les travailleurs et travailleuses » déclare Simone Wasmann. « Il est plus que temps que tous ceux qui gagnent de l’argent avec les jouets prennent leur responsabilité et mettent un terme à ces conditions de travail inacceptables ».

Cette demande bénéficie d’un large soutien dans la population : selon une étude représentative de Solidar Suisse, 80% des personnes interrogées seraient prêtes à payer plus pour des jouets bénéficiant d’un label équitable. De meilleures conditions de travail dans les usines chinoises ne coûteraient presque rien: avec une augmentation du prix de vente de 0,05%, les salaires des employé-e-s pourraient être doublés. Une Barbie de 30 francs ne coûterait ainsi que 2 centimes de plus.

Partenaire de cette opération, la juriste Marie-Claude Hessler se bat depuis 20 ans pour l’amélioration des conditions de travail dans les usines Mattel. En tant qu’actionnaire de Mattel, elle intervient à chaque Assemblée générale de la multinationale américaine pour dénoncer les violations des droits du travail. « Mattel est parfaitement au courant de la situation régnant en Chine. Jusqu’à présent, l’entreprise n’agit que de manière marginale. Cela doit changer», explique Marie-Claude Hessler qui se tient à disposition des médias (0033678978466).

Pour plus d’informations :

Lionel Frei, porte-parole de Solidar Suisse pour la Suisse romande, 079 472 71 42, email [email protected]

Marie-Claude Hessler, actionnaire de Mattel depuis 20 ans et activiste en faveur des droits du travail, 0033678978466, email [email protected]

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