jeudi, avril 18

Beijing rejette les accusations de Washington

Hua Chunying, porte-parole du ministère des affaires étrangères, a rejeté le rapport du gouvernement américain accusant Beijing de persécutions contre des chrétiens, des membres de la secte Falun Gong et des bouddhistes tibétains.

« Ce soi-disant rapport ne tient pas compte des faits« , a réagi cette dernière assurant que « la Chine est fermement opposée et a protesté officiellement auprès des Etats-Unis ».

Le département d’Etat américain a publié mardi son rapport annuel sur les entraves à la liberté de culte et de croyance dans le monde.  « Tout le monde constate que les Etats-Unis eux-aussi ne sont pas un pays parfait. Nous les appelons (…) à cesser d’utiliser la religion pour s’ingérer dans les affaires intérieures de pays tiers« , a souligné Hua Chunying.

Le pouvoir craint la tenue d’un soulèvement populaire organisé, à l’instar de celui d’Hong Kong en 2014, et qui échapperait à son contrôle. Les religions font partie de cette inquiétude des autorités, qui surveillent étroitement tout mouvement suspect. La constitution chinoise reconnaît la « liberté de croyance religieuse« , mais pas la « liberté religieuse ».

Les croix retirés des édifices religieux

Le rapport américain dénonce la campagne menée dans la province du Zhejiang qui visant à retirer les croix du sommet des églises locales.  Depuis janvier 2014, les chrétiens du Zhejiang doivent faire face aux « normes d’urbanisme et de la législation sur les permis de construire« , entraînant la destruction des croix situées au sommet des édifices religieux, que ce soient des églises catholiques ou des temples protestants.

Selon le site de L’Eglise d’Asie, « en un peu plus de deux ans, entre 1 200 et 1 700 croix ont ainsi été abattues« . Les autorités justifient cette campagne en assurant que les symboles sont ostensibles ne peuvent pas être placés sur la façade des lieux de culte.

« Ne pas considérer le christianisme comme une religion du pays mais comme une religion étrangère pourrait aliéner les chrétiens chinois« , a expliqué Fredrick Fallman, spécialiste du christianisme en Chine à l’université de Göteborg, en Suède, au quotidien The New York Times. « Mais c’est peut-être ce qu’ils veulent : leur faire peur ».  

En effet, en mai 2015, le président Xi Jinping s’adressait au Front uni, appelant les membres de cette instance à « appliquer la politique du Parti en matière de liberté de religion en suivant la loi et en gardant fermement le principe des trois autonomies ».

Il est nécessaire, selon lui, « de développer avec volontarisme la capacité des religions à s’adapter au système socialiste » et « cela induit de garder fermement le principe de sinisation ». Quant « au personnel religieux », leur « utilité » doit être « développée » afin de « conduire les religions pour développer l’économie, l’harmonie sociale et l’unité nationale ».

Membres du Falun Gong et bouddhistes tibétains disparus

Banni en 1999, le mouvement de pratique spirituelle et physique Falun Gong assure que des dizaines de pratiquants sont depuis décédés en détention, souligne le rapport américain. D’ailleurs, l’an dernier le secrétaire d’État Rex Tillerson avait déclaré qu’en Chine, « le gouvernement torture, arrête et emprisonne des milliers de personnes en raison de leur pratique religieuse. Des dizaines de disciples du Falun Gong sont morts en détention. Une  politique… les politiques visant à limiter l’expression et la pratique religieuse à l’encontre des bouddhistes tibétains et des musulmans Uigur se sont intensifiées« .

Plusieurs Tibétains bouddhistes, notamment des membres du clergé, dénoncent les restrictions comme l’obligation d’avoir un permis spécial pour voyager dans le pays, les limitations du nombre de moines dans les monastères, ou encore les interdictions du portrait du Dalaï-lama.

Selon la Campagne internationale pour le Tibet, une centaine de tibétains, en grande partie des moines, ont mis fin à leurs jours par immolation par le feu depuis 2009.

Démolition des habitats avoisinants Larung Gar

 

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