samedi, mars 9

Charbon : la politique gouvernementale défiée

L’Association nationale du charbon en Chine (CNCA) a annoncé le 17 novembre la diminution de la consommation de charbon dans le pays au cours des dix premiers mois de cette année. Cependant, à Changzhi, les travaux d’une usine d’extraction d’hydrocarbures à partir de charbon vient de prendre fin, selon l’Agence France Presse.

chine-pollution-usine-fumeeCette usine devrait émettre d’importants volumes de CO², ce qui contraste largement avec la politique menée par la Chine pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. D’autant qu’en mars 2015, trois des quatre principales centrales à charbon de Beijing ont été fermé par les autorités dans le cadre du plan gouvernemental lancé début 2014, afin de mettre fin à la pollution dans la capitale chinoise.

Selon les informations fournies par l’Agence France Presse, l’usine de liquéfaction de charbon a « nécessité des investissements de plusieurs milliards d’euros« , mais le ministère chinois de l’Environnement n’aurait pas donné d’agrément aux responsables du site. D’ailleurs, 7 autres sites sont en construction « sans permis gouvernemental » dans des régions arides et fragiles du nord de la Chine, selon Greenpeace.

Les travaux se poursuivraient a constaté l’AFP, qui a indiqué que « d’imposantes cheminées s’élèvent déjà à travers le smog dans cette ville du Shanxi, province grosse productrice de charbon ». La province du Shanxi est connue pour son air pollué et pour abriter les 30 villes les plus polluées de Chine, en raison de l’exploitation massive du charbon. En effet, la région produit à elle seule un quart du charbon chinois et la moitié du coke utilisé dans la production de l’acier.

Rompre la dépendance

Le gouvernement tente de se détacher des énergies fossiles, bien que plus de 70% de l’électricité chinoise est toujours produite par le charbon. Entre janvier et octobre 2015, la Chine a consommé 3,23 milliards de tonnes de charbon, selon le CNCA, qui rappelle qu’il s’agit d’une baisse annuelle de 4,7%, prolongeant ainsi la tendance décroissante débutée l’an dernier.

L’Association a expliqué que « le recul économique, la croissance rapide du carburant non-fossile et la production en baisse des produits consommateurs d’énergie sont parmi les facteurs d’influence pour attribuer à cette tendance« . Toutefois, pour l’ONG Greenpeace, les autorités ont approuvé cette année la construction de 155 nouvelles centrales à charbon.

Ces constructions en continu et les brouillards s’abattant sur les métropoles suscitent de plus en plus le mécontentement des chinois, qui n’hésitent plus à manifester contre cet airpocalypse. Mais, la pollution ne devrait pas s’atténuer, selon les experts interrogés par l’AFP, car « un pic des émissions de CO² en 2030 est vraisemblable ».

Un pic de consommation d’ici 2020

Les experts estiment un plafonnement de la consommation du charbon en Chine d’ici 2020. Pour Li Shuo, de Greenpeace, « on y est déjà », et « le pic des émissions pourrait intervenir bien plus tôt qu’anticipé ». D’autant plus que les autorités chinoises ont publié des chiffres très fortement révisés à la hausse sur sa consommation de charbon.

En effet, d’après une étude du quotidien The New York Times, la Chine brûlerait chaque année 17% de charbon de plus que ce que le gouvernement avait précédemment annoncé. Beijing a reconnu avoir consommé 4,12 milliards de tonnes de charbon en 2012. Un chiffre qui pèse sur les engagements de la Chine en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Conscient des enjeux environnementaux, économiques et sociétales (santé, alimentation, …), le gouvernement a engagé des mesures considérables et des investissements massifs dans les énergies renouvelables.

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