samedi, mars 23

Chine-Angola, des prêts ambigus pour Deborah Brautigam

En 2004, l’Eximbank chinoise avait approuvé une ligne de crédit de 1,75 milliards d’euros pour ce pays, pour la reconstruction de diverses infrastructures. Ce prêt avait été taxé à un taux d’intérêt de plus de 1, 5 % sur une période de 12 ans.

Trois ans plus tard, l’Angola était le plus grand partenaire commercial de la Chine en Afrique, les échanges entre les deux pays s’élèvent à 24,8 milliards de dollars en 2010.

Depuis le premier Forum sur la Conférence sur la coopération Chine-Afrique en 2000, Pékin a investit plus de 400 millions d’euros de projets de financement.

Dragon’s GiftDont le prêt de plus de 74 millions d’euros de l’Exim Bank de Chine pour la réhabilitation du chemin de fer de Luanda et la construction d’une ligne de distribution d’électricité de 45 km entre Quifangondo et Mabubas.

L’Angola a également reçu une ligne de crédit supplémentaire de plus de 80 millions d’euros par cette dernière pour rénover certaines infrastructures.

Depuis 2009, l’Angola est le premier producteur de pétrole en Afrique, et surtout l’un des principaux partenaires économiques de la Chine. Une position que l’Exécutif angolais tient à maintenir. Le vice-président de la République d’Angola, Fernando da Piedade Dias dos Santos, a appelé le 29 août, les chinois à investir dans son pays.

Ce dernier a profité de la cérémonie du jour de l’Angola à l’Expo 2010 de Shanghai, pour affirmer que l’exposition était « une opportunité pour inviter les potentiels hommes d’affaires à investir ». Ce dernier a assuré qu’en Angola, « il y a une ambiance macro-économique qui garantit la stabilité et la sécurité à l’investissement privé ».

Depuis plusieurs années, la Chine accorde des lignes de crédit garanties sur des ressources naturelles des pays africains.
L’Angola a bénéficié de plusieurs milliards d’euros de crédits pour des projets de construction, faisant de ce pays africain, le premier a bénéficié de la plus grande ligne de crédit de la part des chinois.

Pour Deborah Brautigam, professeur à l’American University, auteur du Dragon’s Gift (Le Présent du Dragon), « l’argent des lignes de crédit chinoises pour l’Angola ne va jamais à Luanda, il est tout simplement réparti entre les sociétés de construction engagées dans la réalisation des infrastructures en cours dans ce pays ».  

Cette dernière a expliqué que « l’aspect clé de ces crédits est que l’argent ne va jamais en Angola. Il n’y a aucun transfert en argent liquide. Pour cela, on peut affirmer qu’il sert d’instrument de restriction et de contrainte ».

« Cela signifie que, dans un pays comme l’Angola, certaines recettes de son pétrole vont être investies directement dans des infrastructures de développement et ce sont des compagnies chinoises qui sont payées pour construire ces infrastructures », a ajouté cette dernière.

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