dimanche, mars 24

Club de Paris, Beijing n’a pas de raison d’adhérer

Fondé en 1956, le Club de Paris est un « groupe informel » de pays dits « industrialisés », où la Chine et l’Afrique du Sud ont le statut d’observateur.

Institution multilatérale, ce club a pour objectif de permettre « aux créanciers de recouvrer leurs créances en arriérés et de trouver une solution efficace et rapide aux crises de la dette souveraine ».

A l’occasion de la conférence du Forum de Paris à Bercy, Guo Kai, directeur général adjoint de la Banque Populaire de Chine, a évoqué l’engagement de son pays « à avoir un rôle plus constructif » au sein du Club de Paris.

La Chine n’est pas membre à part entière du club, contrairement au Brésil, qui vient d’officialiser son adhésion à ce groupe de créanciers publics. « Même si nous ne sommes pas allés aussi loin que le Brésil, nous serons présents ici et nous serons plus constructifs », a assuré le Guo Kai.

Ce dernier a « reconnu le rôle critique du Club de Paris dans la restructuration des dettes souveraines ». Cependant, le pays n’a pas répondu aux appels à adhérer, même si certains pays estiment que la Chine devrait devenir membre en raison de son intervention croissante sur le marché de la dette souveraine dans les pays émergents.

A l’occasion de son 60ème anniversaire, le Club de Paris a invité les grandes puissances émergentes à rejoindre ses rangs. Le but est « prendre en compte leur rôle croissant dans l’économie mondiale ».

Car « si des tempêtes s’annoncent, il vaut mieux être sur le même bateau que sur une barque à ramer tout seul, au risque de payer tout seul l’addition », a résumé à l’Agence France Presse, un participant au Forum de Paris.

En effet, les pays émergents sont les économies les moins affectées par la crise de la dette souveraine et la crise internationale survenue en 2008, pesant encore aujourd’hui sur les puissances développées.

Mais, les critères d’adhésion sont alambiqués, car les membres du Club de Paris doivent respecter les principes :

– de solidarité (tous les membres agissent en tant que groupe et sont sensibles aux répercussions que la gestion de leurs propres créances est susceptible d’avoir sur les créances d’autres membres) ;

– de partage d’informations (les membres partagent régulièrement les informations et leurs points de vues avec chacun sur la situation des pays débiteurs, bénéficient de la participation du FMI et de la Banque mondiale, et partagent des données sur leurs créances sur une base réciproque) ;

– et entre autre de comparabilité de traitement (le pays débiteur s’engage à ne pas accepter de ses créanciers non membres du Club bilatéraux et commerciaux un traitement de sa dette selon des termes moins favorables pour lui que ceux agréés dans le cadre du Club de Paris).

A noter que la Chine et ses partenaires asiatiques et africains ont créé des infrastructures afin de sortir d’avoir une alternative aux institutions occidentales, dominées par le FMI et la Banque Mondiale. La non adhésion de la Chine pourrait s’expliquer par sa volonté de rester indépendante d’une infrastructure imposée des critères pour s’ingérer dans les affaires nationales.

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