mercredi, avril 24

Démolition des habitats avoisinants Larung Gar

Les autorités ont entamé la démolition forcée d’habitations autour d’un des plus célèbres institut d’études du bouddhisme tibétain, l’Académie bouddhique de Larung Gar, dans le Sichuan, suscitant une vague de protestation d’associations.

Situé à 4.000 mètres d’altitude, Serthar (autre nom de l’institut) est dans une zone ethniquement tibétaine. Isolé, cet institut a été fondé en 1980, devenant un des lieux les plus connus du bouddhisme tibétain dans le monde.

Centre névralgique du bouddhisme tibétain

Panorama de l'Institut de Serthar
Panorama de l’Institut de Serthar

Larung Gar attire des milliers de jeune moines et nones vivant dans des petites maisons en bois tout autour de l’institut et dans les hauteurs avoisinantes. En 2004, son fondateur Jigme Phuntsok, meurt laissant dernière lui un site basé principalement sur les études bouddhistes.

Ce dernier était aussi connu pour avoir mit son centre à l’écart des questions politiques, en cultivant tout de même des relations étroites avec les autorités chinoises d’un côté et le Dalaï-lama, de l’autre.

Le président de Campagne internationale pour le Tibet (ICT), Matteo Mecacci, a indiqué dans un communiqué de presse que « Larung Gar est un être vivant, centre vital des enseignements bouddhistes tibétains, qui est renommé dans le monde entier et à travers la Chine« .

Le site « est d’une importance incommensurable en termes de langue tibétaine, de culture et de religion, ainsi que pour une nouvelle génération de chercheurs et de pèlerins bouddhistes chinois. Comme tel, il devrait être chéri et protégé, et ses professeurs de religion doit être pleinement engagé dans la prise de décision sur son avenir à long terme« , a souligné ce dernier.

Réduire la surface du site et sa population

Les démolitions font partie d’un plan annoncé le mois dernier pour « réduire dramatiquement la taille et la population de l’académie et du monastère, qui sont localisés dans le comté de Sertar à Kardze », a estimé le communiqué de l’ONG, Free Tibet.

Démolition des habitats avoisinant Larung GarEn juin, les autorités ont ordonné la réduction de moitié de la population vivant autour de l’institut, passant de  10’000 étudiants, moines et nonnes pas plus de 5’000. Selon une directive que s’est procurée Human Rght Watch, au 30 septembre, 2017, « la population du campement doit être limité à 5000 personnes ; le nombre de personnes expulsées et bâtiments démolis doivent correspondre ; la correspondance entre le nombre de résidents et les bâtiments de résidence doit être vérifiée ; les masses de croyants ordinaires doivent être séparés des moines et des nonnes ; le monastère doit être séparé de l’institut ; la conduite de l’administration sociale doit se faire dans le monastère ; la conduite des services généraux au sein du monastère ».

« La démolition des logements destinés aux étudiants et apprentis moines et nonnes de l’institut a commencé la semaine dernière« , d’après l’ONG Campagne internationale pour le Tibet (ICT), citée par l’Agence France Presse. L’ICT soupçonne les autorités d’avoir marqué sur une carte les zones où les maisons sont autorisées, et les zones où elles seront démolies.

Pour Matteo Mecacci, « ces démolitions font partie d’un ensemble de mesures politiques mises en œuvre par le gouvernement chinois qui restreignent sévèrement la liberté religieuse des bouddhistes tibétains. Ceci est une approche régressive et dangereuse visant à gérer et à contrôler le bouddhisme tibétain, qui envoie un signal de refroidissement vers le monde extérieur sur les pressions subies par les personnes qui cherchent à pratiquer pacifiquement leur religion dans la République populaire de Chine« .

Un responsable local a expliqué par téléphone à l’AFP que « les travaux étaient destinés à éviter les incendies en ouvrant l’accès aux pompiers des zones les plus peuplées », assurant que « l’entreprise a reçu une coopération active de la part des moines ».

Les démolitions se poursuivront jusqu’en septembre, après quoi les moines qui n’auront plus de logement, seront invité loger dans les bâtiments vides dans la zone autorisée.

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