jeudi, mars 28

Direction la Serbie, la Pologne et l’Ouzbékistan pour Xi Jinping

Le président Xi Jinping effectuera plusieurs visites d’Etat en Serbie, en Pologne et en Ouzbékistan du 17 au 22 juin, puis il se rendra à la 16ème réunion du Conseil des chefs d’Etat de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), à Tachkent, les 23 et 24 juin.

L’objectif de cette visite d’Etat dans la région est de renforcer les relations entre la Chine et les pays d’Europe centrale et orientale, ainsi que l’Asie centrale. Il s’agira également de mettre en place l’initiative de « la Ceinture et la Route », dans le cadre de l’OCS.

Interrogé par CCTV, Dragon Trailovic de l’Université de Belgrade, a expliqué que « la Serbie et ses voisins sont importants pour la Chine. C’est un nouveau canal par lequel la Chine peut entrer en Europe, à travers une coopération amicale avec les pays de l’Est et du Sud. »

D’ailleurs, la Chine devrait signer avec la Serbie des accords commerciaux, financiers et industriels, et avec la Pologne, des accords dans la finance, l’aviation, les sciences et l’éducation, a indiqué le ministre assistant des affaires étrangères, Liu Haixing.

« Considérant l’influence de la Serbie et de la Pologne dans les pays d’Europe centrale et orientale, leurs relations bilatérales avec la Chine deviendront un modèle et aideront à accélérer le développement des relations sino-européennes« , a indiqué ce dernier.

La Serbie, axe central pour Beijing

Xi Jinping sera le 1er président chinois à se rendre en Serbie en 30 ans. D’autant qu’aujourd’hui la Serbie est « le premier pays d’Europe centrale et orientale à avoir établi un partenariat stratégique avec la Chine en 2009 ».

Les Premiers ministres chinois, Li Keqiang et serbe, Aleksandar Vucic. 2014
Les Premiers ministres chinois, Li Keqiang et serbe, Aleksandar Vucic. 2014

Beijing et Belgrade « travaillent ensemble pour intégrer l’initiative ‘une Ceinture, une Route’ à la stratégie serbe d’industrialisation », pour cela, « ils ont signé un mémorandum de coopération dans les domaines de l’énergie, des télécommunications et de l’agriculture », a expliqué Liu Haixing.

Pour Dragon Trailovic, la Chine est un acteur incontournable en Serbie, car le pays « est la 4e source d’importation de la Serbie », et la Chine finance de nombreux projets d’infrastructures en Serbie, comme des ponts, des routes, le chemin de fer et des centrales électriques.  

Raison pour lesquelles, la visite du président Xi Jinping « est d’une grande importance et élèvera certainement les relations sino-serbes à un nouveau niveau« , a déclaré l’ambassadeur de Chine en Serbie, Li Manchang.

Dans une interview accordée à Xinhua, ce dernier a rappelé que son pays et la Serbie avaient signé l’an dernier un document sur la promotion conjointe de la construction de « la Ceinture et la Route » et que « la Serbie a offert son plus vif soutien à l’initiative chinoise de la Ceinture et de la Route ».

Pour Predrag Bjelić, professeur d’économie à la faculté de Belgrade, « la Serbie, de par sa situation géographique, est une voie de transit très importante vers l’Union européenne ». « La Chine voudrait créer un corridor pour exporter ses marchandises à travers l’Europe » et ainsi réduire les coûts, a expliqué ce dernier au site Belgrade Express.

Les investissements massifs de Beijing satisfont les autorités serbes, car elles créent des emplois et évitent au pays de creuser un peu plus son déficit. D’ailleurs, le président serbe Tomislav Nikolic, ne tarit pas d’éloge la présence chinoise.

Ce dernier a assuré lors d’un entretien exclusif avec Xinhua que « la Serbie possède une tradition de production », de ce fait, « le pays accorde d’importantes subventions aux investisseurs et il dispose de marchés hors taxes dans le monde entier ».

« Ce sont des raisons spéciales pour lesquelles les investisseurs chinois doivent construire leurs usines ici — nous devrions fabriquer conjointement des produits et les vendre sur le marché international » a indiqué Tomislav Nikolic.

Un sommet de l’OCS attendu

Le prochain  sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) se tiendra à Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan, les 23 et 24 juin, où les dirigeants évoqueront la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et les crimes transfrontaliers, dans le but de renforcer la coopération sur la sécurité dans la région.

Sommet de l'OCS en juin 2016
Sommet de l’OCS en juin 2015

Pour l’ensemble des pays membres, y compris le Kirghizstan, l’OCS est devenue « l’une des organisations parmi les plus solides et les plus prometteuses du monde », a estimé le ministre kirghiz de l’économie, Arzybek Kozhoshev.

Ce dernier a indiqué que l’adhésion du Pakistan et de l’Inde sera l’un des principaux sujets abordés lors de ce sommet. Une intégration qui tournerait l’organisation « vers le Sud », comme l’a expliqué Barthélémy Courmont, directeur de recherche à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques)

Ce tournant vise à accroître et renforcer le développement dans la région et permettre à la Chine, qui reste l’acteur principal de cette organisation de consolider sa politique régionaliste.

D’autant que « le siège de l’OCS, situé à Pékin, illustre le poids central de la Chine dans cette organisation », a souligné le chercheur français. Toutefois, les pays membres préfèrent se focaliser « sur les échanges économiques et commerciaux », afin de renforcer son influence et « avec l’entrée d’un pays comme l’Inde, l’organisation s’impose comme une force sur laquelle il faudra désormais compter sur la scène internationale », a indiqué le chercheur.

Lors de ce sommet, Arzybek Kozhoshev espère que « la composante économique de l’OCS prévaudra et que l’intégration économique des pays de l’OCS se renforcera », ce qui pourrait se traduire par la création d’une zone de libre-échange entre la Chine et les pays de la Communauté économique eurasienne.

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