mardi, mars 5

Hong Kong, la rebelle

Depuis plusieurs jours, l’île d’Hong Kong, redevenue chinoise en 1997, est en pleine ébullition. Des milliers de manifestants dénoncent la décision de Beijing d’accorder le suffrage universel pour l’élection du chef de l’exécutif, en 2017, tout en conservant le contrôle des candidatures.

Les manifestants pro-démocratie se sont rassemblés au centre ville de Hong Kong, pour exiger des autorités la tenue de réformes politiques promises après la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine.

Les forces de l’ordre interviennent

Moment fort de cette mobilisation, samedi 30 septembre en soirée. Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies dans le centre de Hong Kong, après la dispersion par la police de centaines d’étudiants, ayant réussi à pénétrer dans le périmètre du siège du gouvernement local, vendredi soir.

Samedi, des heurts entre la police et les jeunes manifestants ont fait une trentaine de blessés légers. Les forces de l’ordre ont également procédé à plus de 60 interpellations.

Malgré la tension, des sympathisants du mouvement pro-démocrate sont descendus dans les rues pour exprimer leur soutien à ces étudiants.

« La police a eu recours à une force disproportionnée de la force pour stopper les actions légitimes des étudiants et cela doit être condamné », a déclaré l’universitaire Benny Tai, un des chefs de file du mouvement Occupy Central, qui prône la désobéissance civile.

Depuis plusieurs semaines, les étudiants sont le fer de lance d’une campagne de désobéissance civile, après le rejet par Beijing, en août, des demandes d’élection du prochain dirigeant hongkongais au suffrage universel direct, en 2017.

L’exécutif continental avait annoncé son intention de limiter les candidatures aux personnalités qui lui sont favorables, faisant planer des doutes sur la perte du statut spécial d’Hong Kong.

L’île est régie sous le système de « Un pays, deux systèmes », lui donnant une certaine autonomie et de plus grandes libertés.

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La « révolution des parapluies »

Devenu le symbole le plus significatif de cette révolte, le parapluie permet aux manifestants de se protéger des gaz lacrymogènes et des bombes au poivre utilisés par la police.

Autre symbole de cette révolution, le ruban jaune, porté par Benny Tai Yiu-ting, et devenu une référence du mouvement Occupy Central. Ce nom rappelle l’appelation Occupy Wall Street, mouvement américain instauré contre les abus du capitalisme financier et par extension, les puissants.

Le ruban jaune a été largement récupéré par les manifestants, et sur l’ensemble des réseaux sociaux.

Étudiants et lycéens sont devenus des acteurs incontournables du mouvement. Certains plus actifs ont d’ailleurs repris les rênes du mouvement, considérant leurs ainés trop laxistes.

Alors la crise perdure et que les manifestants restent mobilisés, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé le gouvernement chinois et les manifestants d’Hong Kong à résoudre pacifiquement leur différend.

Ce dernier « considère qu’il s’agit d’une affaire intérieure (chinoise, ndlr) mais demande instamment à tous les protagonistes de résoudre leur différend d’une manière qui soit pacifique et qui respecte les principes démocratiques », a déclaré le porte-parole.

Appel à l’apaisement

Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a expliqué à son homologue américain John Kerry, que les manifestations pro-démocratie à Hong Kong relèvent des affaires intérieures de la Chine.

Ce dernier répondu au secrétaire d’État américain, qui lui a indiqué devant la presse qu’il espérait vivement que les autorités de Hong Kong fassent preuve de retenue face aux manifestants de l’ancienne colonie britannique revenue dans le giron de Pékin en 1997.

De son côté, le président Barack Obama a déclaré que son pays suivait « de très près les développements » à Hong Kong, ajoutant qu’il avait « l’espoir que les divergences entre les autorités et les manifestants de Hong Kong se régleront par la voie pacifique ».

Pour sa part, Wang Yi a assuré que « tous les pays doivent respecter la souveraineté de la Chine et c’est un principe fondamental qui régit les relations internationales ».

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, a indiqué que son pays suivait « avec attention la situation de Hong Kong et nous espérons qu’un dialogue constructif et pacifique va permettre un accord qui soit conforme à la loi fondamentale de Hong Kong« , a-t-il poursuivi, à l’issue d’une table-ronde franco-chinoise consacrée aux enjeux environnementaux et climatiques de la croissance.

Ces déclarations interviennent alors que des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie se sont rassemblés mercredi 1er octobre, à Hong Kong, pour une démonstration de force, le jour de la fête nationale chinoise.

Les leaders étudiants, dont Joshua Wong, ont d’ailleurs brandi la menace d’une intensification de la mobilisation pour obtenir la démission du chef de l’exécutif.

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