lundi, mars 25

La clé de l’économie chinoise : les ZLE

En avril 2015, les autorités chinoises ont lancé trois nouvelles zones de libre-échange (ZLE), un an et demi après le lancement de la première ZLE à Shanghai. Ces zones ont pour objectif de soutenir la réforme et l’ouverture du pays, à travers un système administratif plus simple et un environnement destiné à l’innovation et à l’internationalisation, selon l’agence de presse Xinhua.

Ces ZLE ont été installé dans les provinces du Guangdong, du Fujian et à Tianjin, dans l’espoir de stimuler la réforme économique et promouvoir le commerce et les investissements.

Trois centres d’activités majeurs

Pour Zhu Xiaodan, gouverneur de la province du Guangdong, cette ZLE « vise particulièrement Hongkong et Macao. En plus d’un plan général destiné à tous les pays du monde, nous avons élaboré des mesures d’ouverture propres pour Hongkong et Macao, qui concernent par exemple la finance, le transport, les services commerciaux, culturels ou publics ». Les autorités locales souhaitent ainsi se spécialiser dans les services financiers, dont les centres névralgiques se situeront à Guangzhou, Shenzhen et à Zhuhai.

Tandis qu’à Tianjin, l’accent est mit sur les services portuaires, afin de « renforcer sa position de hub logistique en Asie du Nord-Est« , selon Radio Chine International. Dans le cas du Fujian, Su Shulin, gouverneur de la province du Hebei, a expliqué que « les entreprises taïwanaises sont très nombreuses chez nous. Dans l’établissement de la ZEL du Fujian, les demandes de ces entreprises ont beaucoup été prises en compte ».

« C’est à travers leur demande et besoin que nous avons entrepris des essais et des innovations. Par ailleurs, le Fujian est considéré comme une zone centrale sur la Route de la soie maritime du 21e siècle » a-t-il indiqué. Cette ZLE met l’accent sur les industries de services modernes, dont le transport maritime, la culture et la fabrication d’équipements.

Vue nord de Hong Kong
Vue nord de Hong Kong

Selon le gouvernement central ces trois zones ont adhérer à la « liste négative », assurant que les investissements étrangers dans les ZLE seront interdits ou limités dans 122 secteurs, tels que les services d’information sur Internet, la production de programmes de radio et de télévision et l’exploitation de certains métaux non ferreux. Le but est de mettre les investisseurs étrangers face aux mêmes règles et aux mêmes réglementations que les entreprises chinoises.

Pour Zhang Zhaoan, député de l’Assemblé populaire nationale, interviewé par RCI en mars 2015, « l’établissement des zones de libre-échange va fournir des expériences pour le développement de l’économie chinoise. Cela va permettre d’approfondir la réforme, d’avoir une plus large ouverture. Au moment où l’économie chinoise est entrée dans une nouvelle phase, l’ouverture va contribuer à l’approfondissement de la réforme, et une réforme plus approfondie va faire naître un nouveau moteur de développement, qui favorisera un développement stable de l’économie chinoise« .

Shanghai, la première du genre

Officiellement ouverte en septembre 2013, la ZEL de Shanghai s’étend sur 28 km². Projet pilote de la réforme et d’ouverture économique avec une série de politiques innovantes dans les domaines de la libéralisation commerciale, de l’innovation financière, de la transformation des fonctions gouvernementales, etc. Certains spécialistes pensent que la ZLE est comparable à l’installation d’un nouveau Hong Kong dans la partie continentale de Chine.

Un an après le lancement de la zone, les chiffres sont éloquents. Les investissements étrangers, en provenance de 87 pays et régions du mode, en direction de Guangzhou ont progressé de 6,3% en 2014 à 7,07 milliards d’euros, contre 4,76 milliards d’euros en provenance de Hong Kong, qui est désormais l’investisseur le plus important de la ZLE de Shanghai.

Maintenant, l’enregistrement d’une société se fait en une semaine au lieu d’un mois, et les autorisations sont délivrées plus rapidement. De plus, « la réforme financière de la libéralisation du taux d’intérêt, de la gestion des devises et de la convertibilité de yuan pour les comptes du capital facilite les activités commerciales des sociétés internationales », selon Xinhua.

En avril 2015, la ZLE de Shanghai est devenu un laboratoire sur la transparence du pouvoir et l’ouverture financière. Shen Xiaoming, directeur du Comité d’administration de la zone de libre-échange de Shanghai, a expliqué qu’il allait y avoir une reconversion des fonctions du gouvernement; des mesures de réforme gouvernementale; troisièmement, la transparence du pouvoir; et enfin la définition de sa participation dans les stratégies d’ Une Ceinture économique et une Route maritime et de la Ceinture économique le long du Fleuve Yangtzé.

Les autorités locales souhaitent innover et faire de Shanghai, un réel laboratoire politique, économique et financier. Les trois ZLE en construction sont dans la même optique avec des axes majeurs cités plus hauts. Toutefois, il s’agit surtout pour le gouvernement de tester ses réformes financières comme libéraliser le secteur bancaire, en autorisant une réelle concurrence sur la collecte de l’épargne, ce qui permet aux banques de définir leurs propres taux sur la rémunération des dépôts. Ainsi, les autorités font preuve de bonne foie vis-à-vis de la communauté internationale, afin d’internationaliser sa monnaie.

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