lundi, avril 15

La tortue, outil ancestral de la calligraphie chinoise

Les premières découvertes sur la calligraphie chinoise ont été faites à Anyang, dans la province du Henan, où des fragments d’os et de carapaces de tortues datant de la dynastie Shang (1650-1066 avant J.-C.) y ont été trouvés. Ceux-ci représentaient le cosmos pour les anciens chinois et servaient principalement à la divination.

Reproduction de plastron de tortue portant un commentaire de divination – Chine, dynastie Shang
Reproduction de plastron de tortue portant un commentaire de divination – Chine, dynastie Shang

Il y a 3.000 ans, les devins gravaient sur des os et des carapaces d’animaux, notamment les tortues, les questions qu’ils voulaient poser aux Dieux. Ces carapaces étaient alors exposées au feu faisant apparaître des craquelures. Il s’agissait des réponses des Dieux que les devins interprétaient. Chaque marque correspondait alors aux plus anciennes écritures chinoises.

Il y a plusieurs centaines d’années, un « lettré » reçu de son pharmacien un sachet de vieux os de fossiles à broyer pour se soigner. Intrigué par les gravures sur les fragments d’os, il décida d’acheter tous les stocks des pharmaciens de sa ville pour les étudier. Depuis, 5.0000 signes ont été répertoriés et les chercheurs ont mis en évidence des milliers de carapaces et d’os de tortues. Chaque découverte a été répertoriée, ce qui représente près de 2.000 caractères, ayant une ressemblance avec les caractères actuels.

Au cours de l’Histoire de Chine, de nombreuses civilisations et empereurs ont tenté d’unifier l’écriture chinoise. Les  Zhou occidentaux (西周xī zhōu, 1046-771 av. J.C.) ont été les premiers à essayer d’unifier l’écriture chinoise au alentour de 800 avant Jésus Christ. Pour cela, les fonctionnaires auraient, à l’aide de lamelles de bambous, catalogué plus d’un millier de caractère. Le but était de permettre aux gens de la cour et aux différentes administrations du pays d’en faire usage.

Cependant, aucun répertoire de ce type n’a été retrouvé dans les fouilles archéologiques, mais les chroniqueurs chinois de l’époque en font mention. Il semble que, selon les écrits des chroniqueurs, les caractères soient stylisés et uniformes. Appelés « dà zhuàn » ou écriture de « grand sceau », ils étaient également appelé « grande sigillaire ». Cependant, le style était peut être évolué, mais les caractères étaient de tailles inégales et les tracés peu réalistes.

Les caractères archaïques ont subit une longue évolution pour arriver aux caractères actuels. D’abord gravé sur des os et des carapaces, des caractères ont été trouvé  sur des pierres, du bronze puis du bambou,. Par la suite, avec l’évolution des techniques et de la société chinoise, les signes ont été ensuite écrit sur de la soie, du papier et sur ordinateur, grâce au pinyin. Ces changements de support ont montré le passage du couteau du graveur au pinceau du lettré, mais ces modifications de supports ont également modifié les caractères.

Fragments de carapace de tortue de la dynastie Shang
Fragments de carapace de tortue de la dynastie Shang

Des empereurs ont ordonné chacun à leurs manières l’uniformisation des différentes écritures et ont imposé des styles différents les uns des autres pour marquer leurs règnes. Ces 3.000 années de transformation ont aboutit à des caractères qui semblent bien loin des anciens caractères figuratifs. Seuls les Chinois parviennent à reconnaître les caractères actuels, tels que le « croissant de la lune », ou les éléments du « poisson ».

Les outils du graveur de sceau sont semblables à ceux qui ont servit à graver les caractères sur des supports durs. Pour cela, le graveur choisit une pierre, puis trace à l’encre les caractères qu’il va graver en creux ou en relief. Un caractère désigne un mot, deux caractères peuvent être associés pour désigner un mot nouveau. Exemple : soleil + lune = clarté . D’autres associations de caractères désignent des idées ou des actions.

Les caractères sont prononcés différemment d’une région à une autre, en raison des différentes ethnies, ce qui conduit le gouvernement à uniformiser la prononciation des caractères à l’école, en 1958. La transcription en lettre latine est créée, appelé le mandarin, il s’agit de la langue de Beijing.

La dynastie Shang, pionnière de la civilisation chinoise

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