dimanche, mars 24

Le musée de la discorde

Hong Kong veut ouvrir une branche du Musée du Palais, également appelé la Cité Interdite, mais, le projet suscite une vive contestation.

L’opposition y voit la servilité artistique envers Beijing, alors que les défenseurs de cette branche font valoir qu’une que cela renforcera la dimension culturelle d’Hong Kong.

Les opposants affirment que le public aurait dû être consulté avant que les autorités n’acceptent en novembre 2016 ce projet, destiné selon eux à plaire à la Chine continentale. Lors de manifestations, certains ont lancé des chars en papier sur des responsables, en référence à la répression de la place Tiananmen.

En effet, la Cité interdite se situe en face de la place Tiananmen, où l’armée avait mit fin en 1989 au mouvement des étudiants qui réclamaient la démocratie. « Ce n’est pas seulement du lavage de cerveau, c’est enjoliver la culture en y introduisant des éléments de l’histoire et de la culture chinoises perçues comme plus positives », a indiqué Avery Ng, président de la Ligue des sociaux-démocrates, à la presse.

Pour ce dernier, le projet ignore l’identité de Hong Kong, « y compris sa propre histoire, et le côté obscur de l’histoire chinoise ».  De son côté, l’ancien député du Parti Travailliste, Lee Cheuk-yan, a indiqué que « les gens apprécient les musées et l’art quand les choses sont faites comme il faut », raison pour laquelle, il a estimé que ce projet réalisé sans l’avis de la population s’apparente à une « approche dictatoriale ».

Le Musée du palais de Hong Kong sera construit dans le District culturel de Kowloon ouest, et ouvrira en 2022. Le projet est financé par un don de 3,5 milliards de dollars hongkongais (426 millions d’euros) du Jockey Club, qui gère dans l’ancienne colonie britannique les courses de chevaux, la loterie et les paris.

Carie Lam, ajointe du gouvernement, et présidente du conseil d’administration du District culturel, est accusée par ses opposants de vouloir faire bonne impression auprès de Beijing, avec cette branche du Musée du Palais, dont une a été ouverte en 2007 à Taipei.

Certains observateurs estiment qu’elle agit ainsi, car cette dernière souhaite se présenter à l’élection de mers, qui désignera le prochain chef de l’exécutif. Sans le soutien de Beijing, elle se sait perdante.

Face à ces accusations, elle a assuré que « la société d’aujourd’hui est pleine de méfiance mais sur cette question, nous n’avons aucune motivation égoïste ni d’intérêts privés », ajoutant que « nous ne devons pas permettre que ce sujet culturel soit politisé ».

Pour apaiser les tensions, une opération de consultation de l’opinion sur la conception et la programmation du Musée a été lancée le 11 janvier, elle durera 6 semaines.

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