jeudi, avril 11

Ouverture d’une « ferme à orques » : l’inquiétude grandie

Chimelong Group, spécialiste des parcs à thème, vient d’annoncer le lancement de son premier projet de ferme à orques, inquiétant les associations de défense des animaux, réunies auprès de la China Cetacean Alliance.

Propriétaire du Chimelong Ocean Kingdom, Chimelong Group héberge, depuis le 24 février 2017, le premier projet de « ferme à orques » de Chine. Ce projet vise à « éduquer le public à la protection des baleines, réaliser des études scientifiques et améliorer les connaissances sur les programmes de reproduction en captivité des orques », d’après un communiqué de la société.

Mais les défenseurs des animaux estiment que faire naître des orques en captivité vise surtout à permettre à d’autres parcs à thème d’avoir leur propre orque sans devoir en capturer dans la nature. Autre inquiétude, les orques en captivité ont, comme bon nombre des animaux sauvages, une espérance de vie inférieure à celle de leurs congénères en liberté.

Le Chimelong Ocean Kingdom aurait déjà 9 orques capturées en mer (4 femelles et 5 mâles) pour sa ferme à orques, toutes âgées entre 5 et 13 ans. Elles sont encore en phase de dressage et le projet est supervisé par Julien Forestier, soigneur français passé par le Dolfinarium de Harderwijk aux Pays-Bas, Conny-Land en Suisse ou encore Loro Parque aux Canaries.

Une des photographies de Chimelong montre une orque avec des taches jaunâtres sur la zone blanche du menton, ce qui pourrait être une infection, selon un vétérinaire de mammifères marins. L’animal doit être médicalement assisté et dressé. Il suggère que la qualité de l’eau est inadéquate et/ou que l’orque a un système immunitaire déprimé.

Dans un communiqué publié sur son site, China Cetacean Alliance fait part de sa « vive préoccupation au sujet du bien-être de ces baleines et de la sécurité de leurs formateurs ».

Concernant le bien-être des orques, « ce sont des mangeurs de mammifères, mais Chimelong ne leur donnera que du poisson, ce qui n’est pas biologiquement approprié. Leur santé peut souffrir de manger des aliments auxquels ils ne sont pas comportementaux, physiologiques ou génétiquement adaptés ».

De plus, l’âge de ces animaux n’a pas été clairement défini, or Chimelong suggère que ces orques varient en âge de 5 à 13 ans. « Il n’y a aucun moyen de confirmer ces estimations d’âge, mais les baleines semblent plus petites sur les photographies que sur celles de Chimelong (400 cm à 650 cm) ».

Même si les estimations de Chimelong sont exactes, cela signifie que « les baleines étaient très jeunes lorsqu’elles étaient capturées », donc « ils sont déjà probablement socialement anormale, car ils ont été pris à leur mère tout en étant fortement dépendant d’elle émotionnellement et ils n’ont pas de matriarche pour leur enseigner un comportement social normal ».

« Leur jeunesse signifie également que le lancement d’un programme d’élevage est prématuré » ont expliqué les membres de l’Alliance. Ces derniers s’inquiètent aussi des méthodes de reproduction : « certaines des femelles plus âgées et les mâles peuvent être sexuellement mûrs, ce n’est pas la même chose que d’être socialement mature chez les orques. C’est comme dire qu’une jeune fille de 11 ou 12 ans est prête à être mère ! Les orques femelles peuvent être sexuellement mature à 6/7 ans, mais ne donnent naissance pour la première fois qu’à l’âge de 12/14 et les mâles ne sont pas socialement mûrs qu’à l’âge de 20 ans ! »

Parmi les autres points de tension, la sécurité des entraîneurs qui ne semblent pas assurés, CCA a évoqué un « chaos contrôlé » qui pourrait vite se retourner contre les dresseurs, qui si ils tombent pourraient être chassés par les orques, qui ne sont pas nourris correctement.

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