samedi, avril 13

Les sacrifices humains célébrés au Fujian

Capture d’écran – Youtube

Chaque année, certaines villes du Fujian commémorent la fin des sacrifices humains, une pratique ancestrale, représentant la continuité de la vie dans la mort.

Des enfants, habillés dans des costumes traditionnels, paradent dans les rues, au son des pétards, à l’occasion de la Fête des lanternes. Issus de l’ethnie Hakka, les habitants de ce village du Fujian perpétuent leurs traditions. En effet, au 12ème siècle, les populations locales avaient l’habitude de réaliser des sacrifices d’enfants pour apaiser les démons.

Aujourd’hui, les enfants rendent hommage à Tu Dalang et Lai Balang, qui ont terrassé les démons de Tufang, grâce à la magie, afin de mettre fin aux sacrifices. Considérés comme des dieux, les habitants brûlent de l’encens et allument des bougies pour célébrer ces dieux.

A Luofang (Fujian), la célébration met en scène 14 enfants habillés en costume incarnant  les sept familles aristocratiques qui dominaient la région. Transportés en couples, une course s’engage entre les duos pour arriver en tête du cortège. L’objectif est également de conjurer le sort et célébrer la fin des sacrifices humains.

L’anthropologue Marcel Mauss, explique dans « Rites funéraires en Chine » (1899), que qu’il y a eu en Chine, « un enterrement du mort avec tous ses objets mobiliers, des esclaves, des amis, d’ordinaire vassaux du défunt. Mais il y a surtout le sacrifice de la veuve ».

Ainsi « (…) le suicide de la femme sur la tombe de son mari ou sa pendaison publique sont glorifiés par une multitude de légendes, réglés par les lois et honorés par les empereurs et le peuple. Quand il n’y avait pas suicide, la veuve (ou la fiancée) devait rester veuve toute sa vie ; tout au moins, le mariage lui est interdit avant vingt-sept mois« .

En Chine, la mort est une continuité de la vie passée. Au cours des dernières décennies, plusieurs découvertes mettent en évidence les sacrifices humains réalisés lors de la mort de l’empereur.

Ruines de Shimao Dans le Shaanxi

En 2013, plus de 80 crânes de femmes ont été retrouvés dans les ruines d’une ville néolithique située dans le Shaanxi.  Selon les archéologues, la sépulture vieille de 4 000 ans serait liée à une cérémonie religieuse de sacrifice humain. En effet, les crânes ont été retrouvés dans les vestiges de Shimao, une des plus grandes villes néolithique.

D’après eux, le sacrifice a été réalisé lors de l’édification de la muraille de la ville. Sun Zhouyong, responsable de l’institut d’archéologie de la province du Shaanxi, a expliqué aux médias que « cet enterrement collectif pourrait être lié à la cérémonie fondatrice de la ville ».    

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