samedi, mars 23

Song Meiling, une diplomate hors-pair

La Chine nationaliste incarnée par Chiang Kai-shek, est logée dans l’île de Formose (Taïwan) après 1949, où la situation économique et sociale motive Madame Chiang à faire preuve de plus de diplomatie. Elle tente d’obtenir la protection du « monde libre » mais surtout des États-Unis.

En juin 1960, Dwight Eisenhower, premier président américain à se rendre sur le sol chinois et le seul qui se rendit jamais à Taïwan, fut accueillit par Mailing Song, qu’il avait rencontrée auparavant au Caire, à Nankin et à Washington.

Intelligente, déterminée et stratège

Soong MailingEn dépit de la perte d’influence politique de Meiling, Dwight Eisenhower se rend compte qu’elle avait conserver son poids politique auprès de son époux et des hauts dirigeants. Cette dernière s’était d’ailleurs imposée lors des entretiens officiels. Elle était aux côtés de Chiang Kai-shek lorsqu’il prononça son discours devant 250.000 personnes.

En plus des relations étroites qu’elle est parvenu à instaurer avec le président Dxight Eisenhower, Meiling a réussit à s’entretenir longuement avec le vice-président américain, Lyndon Johnson, le 14 mai 1961 à Taipei. Plus qu’une Première Dame, Madame Chiang poursuivit et conclut la négociation avec le vice-président, « soupesant chaque mot du communiqué final, révèlent les minutes de la séance de travail conservées dans les archives présidentielles à Austin (Texas) ».

Lyndon Johnson rassure les nationalistes en affirmant que les États-Unis n’avaient aucunement l’intention de reconnaître « le régime de Peiping » et allaient continuer à s’opposer à son admission aux Nations Unies.

Il évoquera « l’objectif commun de la République de Chine et des États-Unis de sauvegarder l’intégrité de l’Asie libre » pour que « nos compatriotes sur le continent ne perdent pas espoir », comme avait insisté Chiang Meiling.

Mais il soulignera également que « les progrès politiques, sociaux, agricoles et économiques à Taïwan, qui résultaient de l’effet conjugué des conditions de paix dans l’île, des talents et du travail des Chinois, et de l’aide américaine, étaient une réussite qui méritait d’être saluée dans toute l’Asie et à travers le monde, » a rappelé Philippe Paquet.

Une influence marquée dans la vie politique chinoise

Au cours des années 1930 et 1940, elle reçoit l’ensemble des journalistes, missionnaires, diplomates, hommes et femmes politiques du monde qui passent par Shanghai, Nankin ou Chongqing, Meiling Song reste présente dans la conduite des relations publiques de la République de Chine.

Elle porte également le message des nationalistes aux États-Unis, lors des nombreuses visites qu’elle entreprend dans les universités, les clubs de la presse, les associations du barreau ou les chambres de commerce. Ces discours feront sensation, moins en raison des idées qui y seront défendues, que pour sa verbe précise et composée de références historiques, littéraires ou mythologiques.

Après la mort de Tchang Kaï-chek en 1975, Chiang Ching-kuo, fils de sa première épouse, lui succède au poste de président. Cette prise de position conduit Meiling Song à se rendre aux États-Unis dans la propriété que la famille Kong-Song, à Lattingtown, Long Island.

En 1979, à la suite de la reconnaissance de la République populaire de Chine par les États-Unis, elle écrit au président Carter pour lui demander de garder son soutien à la République de Chine (Taïwan).

En 1981, sa sœur Song Qingling décède, l’ambassade de Chine lui permet de se rendre à Beijing pour ses obsèques, mais elle refuse pour des raisons politiques. Elle revient brièvement à Taïwan en 1986 pour les cérémonies du centenaire de son mari, puis de nouveau en 1988 à la mort de Chiang Ching-kuo.

Une femme de conviction

Elle revient dans l’île et souhaite, de nouveau peser de tout son poids politique. Garante de la ligne orthodoxe du Kuomintang, elle s’oppose au renouvellement et à la taïwanisation des cadres. Malgré son influence, elle ne parvient à stopper l’élection de Li Tenghui, incarnation de la nouvelle tendance. Elle prononce cette année-là son dernier discours officiel, intitulé La vieille garde et la relève.

Elle se retire définitivement aux États-Unis en 1991, puis quitte en 1994, la propriété de Long Island qu’elle vendra en 2000, pour s’installer à Gracie Square dans le quartier Upper East Side de Manhattan. Elle retourne pour la dernière fois à Taïwan en 1994, au chevet de sa nièce Kong Lingwei. Une année plus tard, une réception est donnée en son honneur au Capitole dans le cadre des célébrations du 50ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Elle meurt en 2003 dans son appartement de Manhattan. Elle est enterrée au Ferncliff Cemetery à Hartsdale, où reposent d’autres membres de sa famille. Son mari et elle souhaitaient être enterré en Chine, mais pour le moment, Madama Chiang est encore aux États-Unis, en raison des différents politiques.

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