jeudi, avril 25

Les statues de Xi’an font encore parler d’elles

La construction des célèbres statues représentant l’armée du Premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi, fait couler beaucoup d’encre. Un universitaire occidental affirme que les statues sont influencées par la Grèce antique.

Les 8’000 guerriers en terre cuite mis au jour à Xian, à partir de 1974, sont les gardiens de la tombe du premier empereur Qin, mort en 210 avant Jésus Christ. Ce dernier l’instigateur de l’unification de la Chine. Ce dernier et son armée sont devenus les symboles de cette civilisation chinoise vieille de plusieurs millénaires.

La semaine dernière, la BBC rapportait que l’armée en terre cuite de Xi’an serait d’inspiration grecque. Quelques jours plus tard, l’archéologue interrogée par la chaîne britannique dénonçait l’utilisation hors contexte de ces déclarations. Dernièrement, Lukas Nickel, spécialiste de l’histoire de l’art de l’Université de Vienne, a réitéré que les sculptures ont pu être influencées par des innovations venues de Grèce, notamment le naturalisme de la statuaire.

Ce dernier a également estimé que des artisans venus d’Europe ont pu participer à la fabrication des statues pour le compte de l’empereur de Chine. Impossible pour Zhang Weixing, chef des services archéologiques du Musée de Xi’an, « les matériaux comme la technique utilisés pour fabriquer les statues sont authentiquement chinois ».

Ce dernier a indiqué que « rien ne permet d’affirmer qu’il y ait un lien avec la Grèce antique. Cela n’existe que dans l’esprit » de Lukas Nickel. D’autant plus que Qin Shihuang, est connu pour ses innovations. En effet, « outre les guerriers de Xian, il a aussi multiplié les innovations », dont la standardisation des poids et mesures et l’écartement des roues des chars, un réseau routier, une monnaie unique, la consolidation de la Grande muraille… », a indiqué  Zhang Weixing.

De plus, « il est difficile de dire qui a influencé qui. La sculpture grecque a été influencée par l’Egypte », relève-t-il. De son côté, Lukas Nickel a indiqué comprendre la position des scientifiques, la dynastie Qin « est le moment où la Chine est en train de se construire. Dire qu’il y a un lien avec l’Occident, cela ne peut que réveiller les mauvais souvenirs du colonialisme, ce qui est parfaitement compréhensible », a-t-il expliqué à l’Agence France Presse.

Cependant Zhang Weixing assure qu’il n’est pas question de politique mais de rigueur scientifique : « s’il était archéologue, nous pourrions discuter. Les archéologues attachent plus d’importance aux documents historiques et aux objets sortis de terre ». 

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