mardi, mars 26

Un dialogue sino-européen très attendu

Arrivée en Chine, Chatherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, a annoncé à l’ouverture du dialogue diplomatique que l’Union européenne avait besoin « de connaître davantage la Chine : son développement, ses ambitions et ses objectifs ».

Catherine Ashton en Chine
Catherine Ashton en Chine

Le 5ème dialogue stratégique entre la Chine et l’UE s’est ouvert le 1er septembre, à Guiyang, capitale de la province du Guizhou dans le Sud-Ouest de la Chine. À cette occasion, le conseiller d’État, Dai Bingguo, et la représentante européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, ont co-présidé cette conférence d’un jour.

Les deux parties ont échangé, à huis clos, des relations sino-européennes, des questions régionales et internationales, et des perspectives de l’UE vis-à-vis du développement de la Chine, a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères.

La Chine, encore en voie de développement

Au cours de ce dialogue, la représentante européenne a rencontré le conseiller d’État chinois, Dai Bingguo, qui lui a souligné « la nécessité de renforcer la coopération entre tous les pays dans le processus de globalisation, afin de relever les grands défis mondiaux ».

En dépit des progrès économiques de la Chine, Dai Bingguo a expliqué que « la Chine reste un pays en voie de développement », qui se « concentre sur son développement national pour une longue période ».

Pour Dai Bingguo, « le gouvernement chinois soutient toujours la construction de l’UE et il attache une importance particulière aux relations sino-européennes ». Ce dernier a souhaité « renforcer le dialogue politique, à augmenter la confiance mutuelle sur le plan stratégique, à étendre les domaines de coopération de manière égalitaire, à traiter de manière appropriée les difficultés entre les deux parties et à multiplier les échanges bilatéraux, afin de porter à un nouveau niveau le partenariat de coopération stratégique Chine-UE ».

Catherine Ashton s’est accordée aux représentants chinois, en assurant que l’UE devait « considérer le développement de la Chine comme une opportunité importante et s’efforcer d’intensifier la coopération bilatérale dans les domaines du commerce, de l’investissement et de l’emploi ».

Cette dernière a affirmé que « l’UE accordait une haute importance au rôle de la Chine dans les affaires internationales et qu’elle était prête à renforcer la communication et les consultations entre les deux parties, afin de relever ensemble les défis du monde ».

Entente cordiale entre Wen Jiabao et Catherine Ashton

La haute représentante européenne a rencontré le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, le 3 mars. Ce dernier a indiqué que les deux parties « avaient besoin de coopérer pour s’attaquer à la crise financière internationale », ajoutant que « le Traité de Lisbonne avait été un moment important dans l’histoire de l’intégration européenne ».

Cependant, les chinois espèrent « échanger ses points de vue avec les nouveaux dirigeants de l’Union européenne lors du 13e Sommet des dirigeants Chine-UE ». De son côté, Catherine Ashton a déclaré que « l’UE appréciait le soutien de la Chine à l’intégration et au rétablissement de l’économie européennes ».

Cette dernière a également appelé à « un dialogue renforcé et à plus de coopération entre l’UE et la Chine, plus grand pays en développement du monde« . Catherine Ashton s’est également à Ghizou, dans l’une des provinces pauvres au Sud du pays et à Shanghai.

En réaction, la cheffe de la diplomatie a indiqué qu' »en étant ici, je peux voir à quel point la Chine progresse, mais aussi combien il reste encore à faire. Voir et parler avec les gens ici a été un grand privilège« .

La Chine, un atout pour l’UE

UE Chine 2012L’accélération de la croissance chinoise et le potentiel du pays sont des indicateurs cruciaux, qui ont poussé l’UE à renforcer ses relations avec la Chine. Pour cela, Catherine Ashton a indiqué que l’objectif sera désormais de « mieux comprendre où en est le développement de la Chine, pour que l’UE puisse s’engager efficacement au processus de développement de la Chine ».

Un communiqué publié par Bruxelles précise que « l’UE et la Chine affichent une volonté commune de renforcer leurs relations bilatérales sur des questions de politique étrangère et de sécurité, comme la péninsule coréenne, l’Iran, l’Afrique et la piraterie dans le golfe d’Aden ».

Second partenaire commercial de l’UE, après les États-Unis, les exportations chinoises augmentent de plus en plus vite, bien que les entreprises européennes se plaignent des difficultés d’accès au marché chinois.

En 2008, le volume du commerce sino-européen a dépassé les 400 milliards de dollars (plus de 340 milliards d’euros) pour la première fois, faisant de l’UE le plus important partenaire commercial et le plus grand marché d’exportation de la Chine.

Renforcer la coopération bilatérale

La Chine a vu dans le marché européen l’opportunité de développer son économie, « la complémentarité économique est forte entre les deux entités », explique le commandant Benoît Aufrère.

L’Europe pouvait alors fournir des technologies et des produits de haute technologie, et la Chine mettait à leur disposition sa main d’œuvre, afin d’exporter « des produits manufacturés à bas prix et en grande quantité vers l’Europe, marché de consommation à fortes potentialités ».

Durant des années, la relation sino-européenne s’est basée sur des relations économiques et commerciales. Depuis, l’Union européenne s’est affirmée et tente de faire entendre sa voix, notamment sur les Droits de l’Homme, la question du Tibet et de Taiwan, et les libertés de la presse et d’expression. Cependant, leur relation n’a pas autant de poids que celle entretenue entre la Chine et les États-Unis, le Japon ou la Russie.

Les deux parties doivent donc trouver des objectifs communs. Raison pour laquelle l’UE compte sur la position de plus en plus dominante de la Chine sur la scène internationale. D’autant que sur le plan diplomatique, la Chine s’est déclarée opposée aux nouvelles sanctions prises en juin et juillet par l’UE et les États-Unis contre l’Iran.

Ces derniers interdisaient tout investissement ou coopération avec Téhéran dans le secteur énergétique. « L’UE et la Chine affichent une volonté commune de renforcer leurs relations bilatérales sur des questions de politique étrangère et de sécurité, comme la péninsule coréenne, l’Iran, l’Afrique et la piraterie dans le golfe d’Aden« , a déclaré Catherine Ashton.

Au niveau climatique, l’Europe demande à la Chine et aux États-Unis, les deux premiers émetteurs de gaz à effet de serre, de faire des efforts pour limiter ou réduire leurs émissions de CO2. D’autant que les récentes études montrent une aggravation de la situation, avec une hausse considérable des températures.

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