jeudi, avril 18

4,1 millions d’euros pour une gourde chinoise du XVIIIe siècle

Une gourde en porcelaine, ayant appartenu à l’empereur Qianlong de la dynastie Qing, datant du XVIIIe siècle, a été adjugée pour 4,1 millions d’euros lors d’une vente aux enchères à Bourges.

La gourde a été acheté par une personnalité chinoise par téléphone. Avec les frais, la somme totale s’élève à près de 4,94 millions d’euros, selon le commissaire priseur Olivier Clair, qui a parlé d’une «très belle vente». Elle était estimée entre 1 et 2 millions d’euros.

La gourde, en camaïeu bleu de cobalt sur fond blanc, dite «Bianhu», a été cuite dans les fours de l’empereur Qianlong dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, a précisé Me Olivier Clair.

Elle représente un dragon impérial à cinq griffes, à la recherche de la perle sacrée. «Les cinq griffes sont positionnés de face. La force et le mouvement du dragon témoignent d’un haut niveau technique atteint par l’artisan», a assuré Me Clair.

«Il y en a eu un certain nombre, mais ça reste très rare. La plupart de ces objets ont été pillés lors du sac du Palais d’été» par un corps expéditionnaire franco-anglais en 1860 durant la Seconde Guerre d’Opium, a détaillé Me Olivier Clair.

«La gourde était destinée aux pèlerins chinois. Petit à petit, elle est devenue un symbole décoratif à l’image d’une épée de sacre. C’est un objet qui intéresse les Chinois car c’est leur patrimoine», a-t-il ajouté.

Les pièces impériales de la période Qianlong sont particulièrement recherchées. Un bol en porcelaine de la famille rose s’était ainsi vendu 30,4 millions de dollars en avril 2018 chez Sotheby’s à Hong Kong.

Au mois de juin 2018 un vase chinois en porcelaine créé pour l’empereur Qianlong a atteint 16,2 millions d’euros chez Sotheby’s à Paris et une gourde de la même époque 5,089 millions d’euros lors d’une vente près de Tours par l’étude Rouillac.

Le commissaire-priseur a trouvé l’objet, lors d’une succession, dans un appartement parisien appartenant à une famille qui possède une propriété dans le Cher.

«On ne sait pas comment l’objet est arrivé en France, on ne connaît son histoire que depuis trois générations. Il appartenait à une vieille famille de l’industrie du papier qui avait des liens avec la sphère politique du XIXe siècle, sans doute des proches de Mac Mahon et Napoléon III», a expliqué le commissaire-priseur.

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