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Américains et Sud-Coréens font pression sur la Chine concernant la Corée du Nord

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré le 22 décembre qu’il demanderait à la Chine de pousser la Corée du Nord à prendre part à des négociations, lors de sa visite prochaine en Chine.

Cette demande intervient alors que les tensions ont récemment été exacerbées par une série de test de missiles nord-coréens. Le secrétaire d’Etat, qui prévoit de se rendre en Chine début 2023, a annoncé son intention de discuter avec les autorités chinoises de la façon dont elles peuvent « essayer de convaincre la Corée du Nord d’emprunter une autre direction ».

« Nous avons dit très clairement – et c’est toujours le cas – que nous sommes ouverts à la diplomatie sans aucune condition préalable. Nous restons déterminés à voir la dénucléarisation de la péninsule coréenne », a affirmé Antony Blinken lors d’une conférence de presse.

« Aujourd’hui, la Corée du Nord n’est pas engagée sur cette voie, mais cela reste une possibilité, et je crois que la Chine peut jouer un rôle en aidant à faire avancer les choses dans cette direction », a-t-il ajouté.

Washington appliquera toutefois « fermement » les sanctions contre la Corée du Nord et travaillera avec ses alliés comme le Japon et la Corée du Sud pour « se défendre contre toute agression », a précisé le secrétaire d’Etat.

De son côté, le président Sud-Coréen, Yoon Suk-yeol, a affirmé que la Chine peut changer le comportement de la Corée du Nord si elle le souhaite. « La Chine a non seulement la responsabilité mais aussi la capacité d’influencer le comportement de la Corée du Nord », a déclaré ce dernier, appelant Pékin à dissuader Pyongyang de poursuivre le développement interdit d’armes nucléaires et de missiles.

Dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters le 28 novembre 2022, Yoon Suk-yeol a exhorté la Chine à assumer ses responsabilités en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et a déclaré que ne pas le faire entraînerait un afflux de moyens militaires dans la région.

« Ce qui est sûr, c’est que la Chine a la capacité d’influencer la Corée du Nord, et la Chine a la responsabilité de s’engager dans ce processus », a déclaré le président Sud-Coréen. Selon lui, c’est à Pékin de décider si elle exercera cette influence pour la paix et la stabilité.

Les actions de la Corée du Nord entraînent une augmentation des dépenses de défense dans les pays de la région, y compris le Japon, et un déploiement accru d’avions de guerre et de navires américains, a précisé Yoon Suk-yeol.

Il est dans l’intérêt de la Chine de faire ses « meilleurs efforts » pour inciter la Corée du Nord à se dénucléariser, a-t-il dit.

Le dirigeant Nord-Coréen Kim Jong Un a déclaré que son pays avait l’intention de disposer de la force nucléaire la plus puissante du monde. Selon des responsables sud-coréens et américains, Pyongyang pourrait se préparer à reprendre ses essais de bombes nucléaires pour la première fois depuis 2017.

Les essais de la Corée du Nord ont éclipsé de multiples rassemblements ce mois-ci de dirigeants internationaux, notamment la conférence du Groupe des 20 à Bali, où Yoon Suk-yeol a pressé le président chinois Xi Jinping d’agir pour freiner les provocations nucléaires et de missiles de la Corée du Nord.

Xi Jinping a exhorté Séoul à améliorer ses relations avec Pyongyang. Cependant dans une lettre envoyée fin novembre 2022 à Kim Jong-un, Xi Jinping lui a proposé de coopérer pour « accélérer la paix » dans le monde. « Face à cette nouvelle situation, je suis prêt, avec vous, à contribuer positivement (…) à accélérer la paix, la stabilité, le développement et la prospérité de la région et du reste du monde », a-t-il poursuivi.

Avant le G20 à Bali, le président américain Joe Biden a déclaré à Xi Jinping que Pékin avait l’obligation de tenter de dissuader la Corée du Nord de procéder à un septième essai nucléaire. Il a cependant admit que la Chine n’avait peut-être pas la capacité de le faire.

Le conseiller à la sécurité nationale de Biden, Jake Sullivan, a déclaré que Joe Biden avait avertit Xi Jinping que la poursuite du développement d’armes par la Corée du Nord entraînerait un renforcement de la présence militaire américaine dans la région, ce que Pékin ne souhaite pas.

Le renforcement des liens et de la coordination avec Washington est au cœur de la politique étrangère de Yoon Suk-yeol, mais ce dernier fait preuve de prudence dans le contexte de la rivalité croissante entre les États-Unis et la Chine. La Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Sud, ainsi qu’un partenaire proche de la Corée du Nord.

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