mardi, avril 16

Arrestation au Canada d’une responsable de Huawei

La directrice financière du géant des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, a été arrêtée au Canada et pourrait être extradée vers les Etats-Unis, d’après le ministère canadien de la Justice.

« Meng Wanzhou a été arrêtée le 1er décembre à Vancouver. Les Etats-Unis réclament son extradition et une audition pour sa remise en liberté conditionnelle doit avoir lieu vendredi » 30 novembre, a indiqué Ian McLeod, porte-parole du ministère canadien de la Justice à l’Agence France Presse.

Commerce avec l’Iran

Cette déclaration confirme des informations de presse selon lesquelles Washington soupçonnerait Meng Wanzhou de violation des sanctions américaines contre l’Iran.

« Puisqu’une interdiction de publication est en vigueur, nous ne pouvons pas fournir pour l’instant de plus amples détails », a précisé le porte-parole, ajoutant que « l’interdiction a été demandée par Mme Meng ».

En avril, le quotidien américain Wall Street Journal a fait part de l’ouverture d’une enquête par la justice américaine pour établir si Meng Wanzhou avait enfreint les sanctions américaines contre l’Iran.

Les autorités américaines soupçonneraient Huawei d’avoir exporté depuis 2016 des produits d’origine américaine vers l’Iran et d’autres pays visés par des sanctions américaines, en violation des lois des Etats-Unis.

Le gouvernement fédéral américain a officiellement demandé en janvier 2018 à ses opérateurs télécoms de ne pas utiliser d’équipements chinois. Des élus du Congrès estiment que Huawei est « une menace pour la sécurité des Etats-Unis », en raison de ses relations « avec le Parti communiste chinois ainsi qu’avec les services de sécurité et de renseignement chinois ».

Washington fait pression sur le Canada

Meng Wanzhou est la fille de Ren Zhengfei, fondateur de Huawei en 1987, et ancien officier de l’Armée populaire de libération. Son arrestation survient alors qu’Ottawa et Beijing mènent depuis deux ans des discussions exploratoires en vue d’un traité de libre-échange.

Si ce traité est signé, le Canada sera le premier pays occidental à être lié de la sorte à la Chine. Washington fait pression sur le Canada pour qu’il ne fasse pas affaire avec Huawei pour le déploiement de la nouvelle technologie mobile 5G.

En effet, la croissance exponentiel de l’équipementier en télécoms fait face à des désaccords géopolitiques, certains acteurs occidentaux refusent de l’installer dans leurs réseaux 5G, qui ont un caractère stratégique.

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Huawei dit ne pas être au courant de l’affaire

Le géant des télécoms a déclaré n’avoir aucune connaissance d’actes répréhensibles présumés de la part de sa directrice financière Meng Wanzhou. « La compagnie a reçu très peu d’informations en ce qui concerne les accusations et n’est pas au courant d’un quelconque méfait de la part de Meng Wanzhou », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Les États-Unis « demandent l’extradition de Meng Wanzhou afin qu’elle fasse face à des accusations non précisées » à New York et cette dernière a été interpellée alors qu’elle était en train de prendre un vol en correspondance au Canada, a précisé la compagnie dans son communiqué.

Huawei dit aussi « croire que les systèmes juridiques canadien et américain aboutiront à une conclusion juste ». « Huawei respecte toutes les lois et réglementations en vigueur, y compris les lois et réglementations en matière de contrôle des exportations et de sanctions, adoptées par l’ONU, les États-Unis et l’Union européenne », a affirmé le géant chinois.

L’ambassade de Chine au Canada a de son côté protesté avec force contre cette arrestation, réclamant la libération de cette citoyenne chinoise « n’ayant violé aucune loi », selon un communiqué.

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