vendredi, mars 29

Baidu traque les « fake news » avec la police

La plateforme Baidu compte utiliser les ressources de l’intelligence artificielle pour surveiller les contenus des différents services de Baidu, et a décidé de s’associer à la police pour combattre en ligne la diffusion de « rumeurs » et de « fausses nouvelles ».

Baidu, parfois surnommé le « Google chinois », va donner accès à son moteur de recherche et à ses forums de discussion à la police.

La compagnie a dévoilé en juillet son système informatique perfectionné, qui sera accessible à quelque 370 agences policières du pays, selon une présentation transmise par le groupe à l’Agence France presse.

Cette plateforme utilisera l’intelligence artificielle pour surveiller ses contenus publiés sur le moteur de recherche, mais aussi les blogs et forums de discussion. Il s’agira de repérer les « fausses nouvelles ».

Les contenus jugés suspects seront transmis aux forces de police pour être examinés, puis envoyés à des « organisations de référence ». Ces organisations rédigeront des réponses argumentées réfutant les rumeurs et rectifiant la vérité, a expliqué de son côté l’agence de presse, Xinhua.

Selon Baidu, plus de 670 organisations, dont des administrations étatiques, des médias ou encore la prestigieuse Académie chinoise des Sciences sociales, ont été associées à l’initiative, et pourront être sollicitées selon leurs spécialités.

Les « rumeurs » seront cataloguées comme telles dans les résultats du moteur de recherche de Baidu ou sur les forums. Il est aussi prévu qu’un article de réfutation argumentés soit publié en parallèle.

Dans un second temps, Baidu construira une base de données recensant les caractéristiques des rumeurs récurrentes. Cette « collaboration » avec Baidu « encouragera le partage d’informations entre cyber-police et firmes internet dans tout le pays, et améliorera la fiabilité des contenus en ligne », a indiqué un responsable du ministère de la Sécurité publique, cité par Baidu.

A l’instar de Facebook et Twitter, les réseaux sociaux chinois font face à des désinformations en cascades, du complotisme et des détournements. Le gouvernement a durcit ces dernières années son appareil de censure, renforçant les sanctions infligées aux auteurs de rumeurs susceptibles de « perturber » la société et aux contenus jugés politiquement sensibles.

Une loi sur la cyber-sécurité adoptée en juin interdit et sanctionne tout contenu portant atteinte à « l’honneur national », « troublant l’ordre économique et social » ou destiné à « renverser le système socialiste ».

Le gouvernement a par ailleurs infligé de lourdes amendes à plusieurs géants internet du pays, dont Baidu et la plateforme de microblogs Weibo, accusés d’avoir laissé se propager des contenus « obscènes » ou « promouvant la violence » sans exercer une censure suffisante.