jeudi, avril 25

Beijing appelle Londres à «cesser immédiatement toute ingérence»

Le gouvernement chinois a appelé ce 3 juin le Royaume-Uni à «cesser immédiatement toute ingérence» dans les affaires de Hong Kong, après l’appel de Londres à ne pas imposer une loi controversée sur la sécurité nationale dans le territoire autonome.

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Ce projet législatif a été adopté en raison des importantes manifestations lancées contre l’influence de Beijing qui ont ébranlé Hong Kong en 2019. Elles avaient donné lieu à des violences et renforcé le courant pro-indépendance jadis marginal.

Le projet de loi a obtenu le feu vert du parlement chinois, mais il n’est pas encore finalisé. Il prévoit de punir les activités séparatistes, «terroristes», la subversion, ou encore les ingérences étrangères dans le territoire.

Le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Australie et le Canada ont publiquement exprimé leurs craintes. Et le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a exhorté mardi Pékin à renoncer à cette loi.

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«Il est encore temps pour la Chine de réfléchir, de s’éloigner du précipice et de respecter l’autonomie de Hong Kong et ses propres obligations ainsi que ses obligations internationales», a-t-il déclaré.

Une position qui a fait réagir le gouvernement. «Nous conseillons à la partie britannique d’abandonner sa mentalité de Guerre froide», a indiqué Zhao Lijian, porte-parole des affaires étrangères.

«Nous conseillons à la partie britannique (…) de cesser immédiatement toute ingérence dans les affaires hongkongaises et les affaires intérieures de la Chine», a répliqué Zhao Lijian.

«Sinon, elle ne fera rien d’autre que se tirer une balle dans le pied», a-t-il souligné lors d’une conférence de presse, précisant que la Chine avait protesté officiellement auprès de Londres.

En vertu du concept «Un pays, deux systèmes», l’ex-colonie britannique bénéficie depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 d’une large autonomie, de la liberté d’expression et d’une justice indépendante. L’opposition pro-démocratie hongkongaise et Londres dénoncent le projet de loi, qui selon eux rogne les libertés du territoire.

«Nous conseillons à la partie britannique (…) d’abandonner sa mentalité de Guerre froide, son état d’esprit colonial, de reconnaître et de respecter le fait que Hong Kong a été rendu» à la Chine, a indiqué Zhao Lijian.

Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré mardi qu’il proposerait à des millions de Hongkongais des passeports et un possible accès à la citoyenneté britannique si Pékin appliquait cette loi.

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«La Grande-Bretagne ne cherche pas à entraver la montée de la Chine» sur la scène internationale, a assuré Boris Johnson. «La Grande-Bretagne veut seulement que Hong Kong prospère dans le cadre d’un pays, deux systèmes.»

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