mercredi, avril 24

Beijing rappelle son autorité sur Hong Kong

Le pouvoir central « dispose de l’autorité et de la responsabilité pour sauvegarder l’ordre constitutionnel dans la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong », a annoncé un porte-parole, le 21 avril.

« Quand l’application pleine et fidèle du principe Un pays, deux systèmes et de la loi fondamentale de la RAS de Hong Kong est sérieusement affectée, ou quand les intérêts fondamentaux de la nation et de Hong Kong sont mis en péril, le gouvernement central agira certainemen »t, a indiqué le porte-parole du Bureau des affaires de Hong Kong et de Macao du Conseil des Affaires d’Etat, gouvernement central.

Plus précisément, le gouvernement central va indiquer sa position et son attitude en temps opportun et ramener l’ordre conformément à la loi, entre autres mesures, a précisé le porte-parole, notant que le gouvernement central reste en général à l’écart des questions qui relèvent de l’autonomie de la RAS de Hong Kong.

La juridiction globale du gouvernement central sur Hong Kong, qui est une région administrative territoriale sous sa juridiction directe, et tel que mandatée par la Constitution de la Chine et la loi fondamentale de Hong Kong, inclut à la fois le pouvoir exercé directement par le gouvernement central et le haut degré d’autonomie qu’il autorise Hong Kong d’exercer, selon le porte-parole.

Kwok Wing-hang et d’autres ont tenté de paralyser le Conseil législatif, perturbant directement le fonctionnement du système politique de la RAS de Hong Kong et portant atteinte à l’ordre constitutionnel établi par la Constitution et la Loi fondamentale, a déclaré le porte-parole.

Interrogé par la presse hongkongais, Kwok Wing-hang a admit qu’il avait tenté d’empêcher l’adoption de projets de loi, y compris le projet de loi sur l’hymne national, a déclaré le porte-parole, ajoutant que Denis Kwok avait également été de « connivence avec d’autres législateurs de l’opposition pour entraver les dispositions de sécurité du LegCo ».

Tout commence, le 13 avril, lorsque Beijing a accusé de faute professionnelle l’un des plus éloquents députés hongkongais du camp pro-démocratie, l’avocat Dennis Kwok, du Civic Party. Le gouvernement chinois lui reproche de faire de l’obstruction au parlement local, le Legco.

15 avril, Luo Huining (image de Une), le chef du bureau de liaison, le représentant le plus direct de Pékin à Hongkong, avait en effet appelé le gouvernement local à adopter «le plus vite possible» l’article 23, un article anti-sécession et anti-trahison contre lequel les Hongkongais se sont déjà mobilisés en masse par le passé, notamment en 2003.

Beijing avait également indiqué que son jugement et ses décisions n’étaient en aucun cas soumis aux restrictions prévues par la Basic Law, alors que ce texte fondamental s’apparente à une «mini-Constitution», et encadre explicitement dans son article 22 les interférences possibles de Beijing dans les affaires de Hong Kong.

Le 18 avril, La police de l’ancienne colonie britannique a procédé à une vague d’arrestations, interpellant chez elles de nombreuses personnalités connues et reconnues pour leur engagement dans le combat démocratique.

Parmi les douze hommes et deux femmes visés, se trouve Jimmy Lai, 71 ans, célèbre patron de presse, qui publie le Apple Daily, quotidien pro-démocratie et ouvertement anticommuniste. Se trouve aussi Lee Cheuk-yan, fondateur du Parti travailliste hongkongais; Margaret Ng, âgée de 72 ans, spécialiste des droits de l’homme, ancienne députée à l’avant-garde de l’opposition au projet de loi d’extradition, ainsi que le célèbre avocat Martin Lee, 82 ans, fondateur du parti démocratique et souvent qualifié de « père du mouvement démocratique de Hongkong ».

Ce 21 avril, le bureau spécial du gouvernement central pour les affaires de Hong Kong a publié un avertissement sévère, montrant précisément comment le gouvernement central exerce sa juridiction globale sur la RAS de Hong Kong.

Le porte-parole a clairement indiqué que le Bureau de liaison du gouvernement populaire central dans la RAS de Hong Kong représente le gouvernement central à Hong Kong et a l’autorité et la responsabilité de superviser les affaires importantes liées aux relations entre le gouvernement central et la RAS de Hong Kong, et « l’application fidèle du principe un pays, deux systèmes et de la loi fondamentale, entre autres domaines ».

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