samedi, avril 20

Beijing reste attentif à la décision de Washington

La porte-parole du ministère des affaires étrangères, Hua Chunying, a indiqué que le gouvernement prêtait « une attention particulière » à la décision des Etats-Unis de se retirer de l’Accord de Paris sur le climat, appelant toutes les parties à sauvegarder cet accord « durement gagné« .

Le président américain Donald Trump a annoncé sa décision de retirer les Etats-Unis de l’Accord de Paris, décidé lors de la COP21 de décembre 2015 en France. Cet accord « incarne le plus large consensus de la communauté internationale sur la lutte contre le changement climatique », a indiqué cette dernière.

Raison pour laquelle, Beijing assure depuis plusieurs qu’elle « reste engagée à maintenir et à promouvoir la gouvernance mondiale sur le changement climatique, et à participer activement à ce processus multilatéral ».

Toutefois, le premier ministre Li Keqiang, en visite à Bruxelles, n’a pas commenté ouvertement la décision de Donald Trump, préférant concentrer son intervention sur la nécessaire de stabilisé les relations sino-européennes et l’importance du libre-échange.

Theresa Fallon, la directrice du Centre d’études pour la Russie, l’Europe et l’Asie (CREAS), interrogé par La Croix, a indiqué « les Européens sont si contrariés par la décision de Trump qu’ils ne mâchent pas leurs mots. Les Chinois n’ont même pas eu besoin de dire quoi que ce soit ».

D’autant que Beijing « ne veut certainement pas jeter de l’huile sur le feu. Le pays veut se montrer comme une puissance pro-mondialisation, et pour ce faire, ne doit pas altérer ses relations avec les États-Unis », a estimé Pieter Cleppe, directeur du laboratoire d’idées Open Europe.

Cependant ce dernier a  souligné que « les États-Unis n’appliqueront pas les accords de Paris. La Chine profitera de ce texte puisque ses engagements sont moindres », car Beijing estime que la responsabilité de la lutte contre le réchauffement climatique incombe principalement à l’Europe et aux États-Unis.

Pour ce dernier, « l’Europe est la seule qui appliquera un accord qui risque de réduire sa compétitivité. Nous pouvons nous attendre, dans les cinq prochaines années, à ce que les industries européennes se révoltent et que les tensions politiques augmentent ».

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