mardi, mars 26

Carrie Lam met en garde Washington contre toute ingérence

La cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a mis en garde ce 10 septembre Washington contre toute ingérence dans sa gestion de la crise qui ébranle Hong Kong, où des manifestants pro-démocratie ont exhorté les Etats-Unis à accroître la pression sur Pékin.

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Depuis trois mois, l’île est le théâtre d’actions et de manifestations quasi-quotidiennes sans précédent depuis la rétrocession en 1997, un défi inédit pour le pouvoir central et le gouvernement de la région semi-autonome.

Le 8 septembre, une foule dense s’est rassemblée devant le consulat des États-Unis à Hong Kong afin d’appeler le Congrès américain à adopter un projet de loi exprimant son soutien au mouvement pro-démocratie.

Mais une telle loi pourrait porter atteinte aux relations commerciales privilégiées entre Hong Kong et les Etats-Unis, en imposant aux autorités hongkongaises des contrôles pour vérifier si elles respectent la loi fondamentale et les libertés dont jouissent les hongkongais.

Carrie Lam a affirmé que tout changement dans ses relations économiques avec Washington menacerait leurs « intérêts mutuels ». « Il est extrêmement inapproprié pour un pays de s’ingérer dans les affaires de Hong Kong », a déclaré cette dernière lors d’une conférence de presse.

« J’espère que plus personne à Hong Kong ne se mobilisera pour demander aux États-Unis d’adopter une telle loi », a précisé celle qui concentre la colère des manifestants. Toutefois, des membres de la classe politique américaine, démocrates comme républicains, ont exprimé leur soutien aux manifestants.

L’administration du président américain Donald Trump, en pleine guerre commerciale avec la Chine, a adopté une position plus pragmatique. Donald Trump a ainsi appelé à une résolution pacifique de la crise politique tout en rappelant qu’il revenait à la Chine de gérer ce conflit.

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Washington a rejeté les accusations de Bejing selon lesquelles les Etats-Unis soutiennent les manifestants. De son côté, la Chine a fourni peu de preuves à ce sujet, hormis les déclarations de soutien de personnalités politiques américaines.

Les manifestations ont débuté en juin en signe de rejet du projet de loi controversé sur les extraditions vers la Chine. L’annonce du retrait définitif de ce projet n’a pas apaisé la colère des manifestants.

Après le rassemblement pacifique devant le consulat des Etats-Unis, les manifestations ont dégénéré. Dans la soirée, des affrontements se sont produits entre la police et les manifestants.

« Les dégâts insensés commis dans les stations de métro montrent que les manifestants ont agi au-delà de l’expression de leurs opinions sur la loi d’extradition et de leurs autres revendications », a affirmé Carrie Lam. « L’escalade de la violence ne peut pas résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés à Hong Kong », a ajouté cette dernière.