jeudi, avril 25

Chine-Japon, une situation de plus en plus dangereuse

Des avions de chasse japonais auraient utilisé, le 17 juin en mer de Chine orientale,  des radars de contrôle de tirs, afin de détecter des avions de chasse chinois. L’armée japonaise dément, et Beijing s’insurge de la méthode.

Pour le China Elections and Governance (CEG), la manœuvre japonaise « vient alimenter une situation déjà dangereuse », car les deux pays « se sont quasiment déclarés une guerre aérienne : les relations déjà tendues entre ces deux pays ont encore gravi un échelon ».

En effet, la Chine et le Japon se disputent les îles Sensaku/Diaoyu depuis 1971. Les deux pays y possèdent des zones de défenses aériennes qui se chevauchent, de fait tout appareil désirant entrer dans l’une de ces zones doit décliner son identité, selon CEG.

Senkaku_Diaoyu_Tiaoyu_IslandsLa Chine a vivement contesté la présence de deux avions de chasse japonais de type F-15, qui ont approché ses deux chasseurs de type Su-30 (Su-30, nom de code de l’OTAN : Flanker-C), dans les airs de la mer de Chine orientale. Cette information a été confirmé par le secrétaire général adjoint du cabinet, Koichi Hagiuda, cependant ce dernier a réfuté toute action de provocation.

Lors d’une conférence de presse, Koichi Hagiuda a indiqué que les avions japonais n’ont « fait acte d’aucune action de provocation comme l’a indiqué » le ministère chinois de la défense, « y compris le verrouillage de leur radar de contrôle de tir sur les combattants chinois« , a cité le Japan Times.

Toutefois, ce dernier a indiqué que la Chine avait multiplié ses actions militaires aussi bien dans les eaux que dans les airs de la mer de Chine orientale, où se situent les îles Sensaku/Diaoyu. Raisons pour lesquelles, ils ont été contraints d’envoyer en urgence des avions de chasse, afin d’intercepter les appareils chinois, dont la fréquence a doublé en l’espace de 3 mois, selon le site China Elections and Governance.

Interrogé par CEG, Xie Yanmei, représentante à Beijing de l’ONG, International Crisis Groupe, a expliqué que « la déclaration publiée par le ministère chinois de la défense est très probablement une réponse suite au reportage retransmis dans les médias japonais la semaine dernière« .

Ces derniers avaient repris les déclarations de manière anonyme, d’un ancien officier de l’aviation militaire japonaise, qui assurait que les vols effectués par les appareils chinois le 17 juin « se sont révélés être une menace« .

De fait, « le gouvernement japonais a voulu remettre les choses dans leur contexte« , car il ne s’agit pas d’accusation directe de la part des autorités japonaises contre la Chine, mais des propos d’un ancien officier. Or « la Chine est toujours forcée de répondre« , a expliqué Xie Yanmei. En effet, Beijing a pour principe de répondre aux déclarations officielles et non officielles à son encontre.

« Ce genre de situation peut facilement devenir une situation sans compromis et il est très difficile de vérifier tout ce qui se passe« , a assuré l’analyste de l’International Crisis Groupe.

Pour le China Elections and Governance, « les analystes spécialisés dans les affaires militaires déclarent que les risques de dérapage entre la Chine et le Japon sont le résultat de querelles incessantes prenant un peu plus d’ampleur chaque jour« .

Le dernier évènement date de juin 2016, lorsque le ministère de la défense japonais, a annoncé la présence d’une frégate chinoise de classe Jiangkai I de 3’963 tonnes dans les eaux contiguës (zone tampon entre la mer territoriale et les eaux internationales).

Destroyer Shenzhen 167 - Wikimédia -
Destroyer Shenzhen 167 – Wikimédia –

L’incident a été confirmé par le destroyer des Forces maritimes d’autodéfense Setogiri, qui surveillait ces eaux. Le vaisseau chinois a finalement quitté les eaux contiguës au nord-nord-est de Taishoto, une autre île de l’archipel des Senkaku, vers trois heures du matin.

Le gouvernement japonais a alors exprimé sa volonté de protéger son territoire, car « les îles Senkaku font partie inhérente du territoire japonais sur une base historique comme selon le droit international ». Le gouvernement japonais s’est dit prêt à déployer les Forces d’autodéfense pour mener une action maritime défensive si les navires chinois s’aventurent plus loin.

De son côté, Beijing a rappelé que les Iles Diaoyu faisaient partie intégrante de son territoire et que son armée pouvait donc opérer dans ses propres eaux.

D’ailleurs, les autorités chinoises ont estimé que la loi japonaise relative à la sécurité entrée en vigueur en mars 2016 permettant au Japon d’exercer le droit à la légitime défense collective est « destinée à faire pression sur la Chine en liant les questions des mers de Chine orientale et méridionale à travers l’alliance renforcée entre les États-Unis et le Japon ».

Les relations bilatérales se sont envenimées en septembre 2012 lorsque le Japon a nationalisé certaines de ces îles. Si des mesures ont depuis été prises pour accentuer la communication, des tensions surgissent épisodiquement lorsque les navires chinois des garde-côtes s’approchent de temps en temps des îles.

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