vendredi, mars 29

Chine-Japon : un commerce bilatéral stagnant

Le commerce sino-japonais résiste à la pandémie de Covid-19, mais Tokyo incite ses entreprises à quitter la Chine.

« La coopération économique et commerciale Chine-Japon a fait preuve d’une forte résilience depuis le début de la pandémie du Covid-19 », a déclaré jeudi le ministère chinois du Commerce.

Cependant, le gouvernement nippon prévoit une enveloppe de plus de 2 milliards d’euros pour aider ses entreprises qui voudraient déplacer des capacités de production actuellement en Chine vers le Japon ou un pays tiers.

Le commerce bilatéral entre la Chine et le Japon a chuté de 2,2% au cours des sept premiers mois de l’année 2020 par rapport à la même période en 2019, soit une baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport à celui des six premiers mois, a indiqué Gao Feng, porte-parole du ministère, lors d’une conférence de presse.

« Le volume mensuel des exportations et des importations a repris la tendance à la croissance depuis mars » 2020, a assuré ce dernier. En 2019, le commerce bilatéral entre la Chine et le Japon a atteint 310 milliards de dollars (279 mds €), et l’utilisation cumulée des investissements japonais en Chine a dépassé 110 milliards de dollars (99 mds €), a indiqué le porte-parole.

« La Chine est prête à travailler avec le Japon afin de mettre en œuvre les consensus importants atteints par les dirigeants des deux pays dans les domaines de l’économie et du commerce et à promouvoir la construction des relations sino-japonaises conformément aux exigences de la nouvelle ère », a assuré Gao Feng.

Cependant, le gouvernement japonais a prévu un vaste plan d’aide de 243 milliards de yens (2 milliards d’euros) pour aider ses industriels à délocaliser une partie de leur production hors de Chine. Pour une grande partie des élites politiques et économiques, l’épidémie de Covid-19 a mit en exergue la dépendance des entreprises japonaises à l’égard de la Chine.

En mars, le Premier ministre Shinzo Abe avait souhaité ramener la production au Japon, et se diversifier en Asie du Sud-Est. Le mois suivant, le gouvernement a mis de côté 2,2 milliards de dollars dans son programme de relance économique pour lutter contre le coronavirus, afin de subventionner ce processus.

Depuis, une liste d’entreprises a été publié, permettant à 57 entreprises de bénéficier d’un premier niveau de financement, avec un total de 535 millions de dollars (481,5 M€) pour ouvrir des usines au Japon et 30 autres millions payés pour développer la production au Vietnam, au Myanmar, en Thaïlande et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est.

La Chine est le plus grand partenaire commercial du Japon, mais le ministère japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI) veut réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine depuis plusieurs années, afin d’assurer une autre chaîne d’approvisionnement.

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