vendredi, mars 29

Chine – Ligue Arabe, une coopération spéciale

A l’occasion de l’ouverture de la 4ème réunion ministérielle du Forum de coopération sino-arabe, le 13 mai 2010, à Tianjin, le président Hu Jintao a affirmé que « des relations stratégiques de coopération avec les pays arabes étaient dans l’intérêt des deux parties ».

Une coopération toute nouvelle, visant à consolider les liens entre la Chine et les  22 pays arabes, membres de la Ligue arabe, parmi lesquels certains sont des alliés de longue date des États-Unis.

Une coopération solide

Réunit sous le thème « Approfondir la coopération globale pour parvenir à un développement commun » , les membres de la Ligue arabe et les représentants chinois ont entamé des discussions dans le cadre d’une politique de coopération économique et diplomatique. Le sommet a abouti à la rédaction d’un texte commun, intitulé la « Déclaration de Tianjin« .

Pour Yang Jiechi, ministre chinois des Affaires étrangères, « ce document est d’importance significative. Il marque l’établissement de relations stratégiques, de coopération totale et de développement commun. C’est une pierre angulaire dans l’histoire du développement des relations sino-arabes. »

Drapeau_Ligue_arabeDe son côté, Mousa Kousa, ministre libyen des Affaires étrangères, a indiqué que ce 4ème forum « est sur le point d’atteindre les objectifs que nous avons fixés : des relations commerciales plus étendues, des relations économiques plus diversifiées, des consultations politiques plus profondes et dans le même temps, le versant culturel est assez encouragé ».

Ce dernier a également espéré « que la Chine continuera de soutenir la juste cause du peuple palestinien. Nous espérons que la Chine sera à nos côtés dans le processus de paix au Moyen-Orient, comme elle l’a toujours fait. »

Premier forum lancé en 2004

Débutées au milieu des années 1950, les relations entre la Chine et la Ligue arabe ont atteint leur apogée en août 1993, lors de la mise en place du bureau de représentation de la Ligue arabe à Beijing.

Par la suite, les échanges se sont construits pour aboutir en l’an 2000 à la volonté commune d’organiser un forum de coopération, à l’instar du FOCAC. Le bu est alors d’accentuer les relations diplomatiques et économiques encore fébriles.

Il aura fallu attendre quatre ans pour parvenir à réunir les 22 pays arabes et la Chine autour d’une même table. Le premier forum de coopération sino-arabe est lancé officiellement en 2004.

D’ailleurs à l’occasion de ce premier forum, une déclaration conjointe et un plan d’action ont été présenté, scellant dans l’histoire leurs relations bilatérales.

D’autant plus que le volume du commerce entre la Chine et les pays arabes ont atteint 36,6 milliards de dollars en 2004, soit une augmentation de 44% par rapport à 2003.

Les deux parties ont tenu à définir clairement ce forum, assurant qu’il s’agissait surtout d’une plate-forme d’échange politique, économique et idéologique entre la Chine et les pays arabes. L’objectif serait alors de promouvoir leur coopération réciproque dans les domaines politique, économique, commercial, culturel, technologique et des affaires internationales.

Encadrer la coopération tous les deux ans

En 2006, lors de la 2nde édition du forum, un programme d’action pour la période 2006 à 2008 a été définit, ainsi qu’un plan de coopération dans le domaine de l’environnement et un protocole d’accord sur l’organisation d’une conférence. L’ensemble des ces textes sont destinés aux entrepreneurs chinois et arabes, afin qu’ils parviennent à commercer le plus efficacement possible.

« Les deux parties attachent de l’importance à une coopération énergétique, particulièrement dans les secteurs du pétrole, du gaz naturel et des énergies renouvelables« , indique également le document signé par le ministre des Affaires étrangères chinois Li Zhaoxing et le secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr Moussa.

« Nous avons déjà dépassé les 51 milliards de dollars de commerce bilatéral. Nous espérons dans les deux ou trois ans à venir être en mesure d’atteindre les 100 milliards », a souligné Amr Moussa. « En 2004 et 2005 le taux de croissance (des échanges, ndlr) a été de 40%. Si nous continuons à ce rythme, ou avec un taux aux alentours de 30%, alors nous devrions atteindre bientôt notre objectif », a-t-il assuré.

Deux ans plus tard à Manama, deux textes similaires ont été signé. Le communiqué commun met en avant la nécessité d’engager un peu plus la coopération entre les deux parties pour l’établissement de zones franches, notamment dans les domaines des technologies, du financement, des infrastructures et de la protection de l’environnement.

Concurrence de la Chine dans la région

Plusieurs réunions entre les hauts responsables politiques chinois et arabes ont lieu, pour débattre du prix du baril, de la crise au Moyen Orient, de l’omniprésence américaine dans certains pays arabes, et de l’intensification des échanges commerciaux entre les pays de la Ligue Arabe et la Chine.

Il est souvent question du soutien de la Chine à la cause palestinienne. Une position demandée à de nombreuses reprises par la Ligue arabe, qui n’a pas hésité à affirmer qu’il n’y avait qu’une Chine. De son côté, l’Empire du milieu a apporté son soutien « comme par le passé, (à, ndlr) la juste cause des peuples arabes en lutte pour la restauration de leurs droits et intérêts nationaux légitimes« .

Tang Jiaxuan, , conseiller d’état de la Chine, à la cérémonie d’ouverture du forum 2006, a assuré que son pays « appuie les efforts tendant à un règlement négocié des problèmes du Moyen-Orient sur la base des résolutions pertinentes de l’ONU et du principe dit La terre contre la paix« . Beijing accueille également « favorablement les initiatives de paix lancées par les pays arabes pour résoudre la question palestino-israélienne ».

A l’instar du premier forum sino-africain, les relations entre la Ligue Arabe et la Chine, vont s’intensifier dans les années à venir. Le besoin de la Chine en ressources naturelles et particulièrement pétrolières va s’accentuer. Le pays se prépare dés aujourd’hui à trouver des alliés susceptibles de lui fournir ce qu’elle ne pourra plus se procurer en Afrique.

Cependant, dans un contexte économique mondial tendu, où les États-Unis sont pointés du doigt, après la faillite de la banque Lehman Brothers, les occidentaux voient la Chine comme une menace dans la région.

En effet, « la Chine et les pays arabes se trouvent tous à un moment de développement important », a indiqué Tang Jiaxuan. « Le monde actuel, la situation internationale connaît de profondes mutations, la globalisation économique et l’essor technico-scientifique s’affirment à un rythme fulgurant », a expliqué ce dernier.

Raison pour laquelle, la Chine tient à s’allier aux pays du Sud et d’Orient, afin de contrebalancer l’hégémonie américaine, qui pâtit de plus en plus de la présence chinoise dans le monde et de son poids diplomatique auprès des pays africains, américains du sud et désormais de la Ligue arabe.

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