mardi, avril 23

Chine/UE : front commun contre Donald Trump

Le 20ème sommet entre l’Union européenne et la Chine s’est déroulé le 16 juillet à Beijing, en présence du Premier ministre chinois, Li Keqiang, Donald Tusk, président du Conseil européen, et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.

Les trois hommes ont tenu à afficher leur solidarité, afin de «travailler conjointement pour sauvegarder l’ordre international basé sur les règles, promouvoir le multilatéralisme et soutenir le libre-échange», a indiqué l’agence de presse, Xinhua.

Lors de son intervention, Donald Tusk a souligné que «le monde que nous avons bâti ces dernières décennies a permis la construction de l’Europe, le développement de la Chine et a mis un terme à la guerre froide. Il est de notre devoir, nous, l’UE, et la Chine, mais également la Russie et les Etats-Unis, de pérenniser cette situation et non pas de la mettre en danger».

Cette déclaration intervient quelques heures après l’annonce de Donald Trump, affirmant sur une chaîne américaine que l’UE faisait partie des «ennemis des Etats-Unis», au même titre que la Russie et la Chine. De son côté,  Li Keqiang a assuré que «cette rencontre n’était pas régie par une tierce partie» et que le contentieux économique était une affaire des deux pays et non internationale.

Le Premier ministre chinois a également indiqué que «la Chine et l’UE travaillaient pour promouvoir le libre échange et le multilatéralisme» avant de souligner le «message positif» envoyé par les deux parties pour soutenir «le multilatéralisme et la bonne coopération au niveau mondial» tout en constatant «une montée du protectionnisme».

Selon l’accord, les deux parties se sont «fermement engagées à encourager une économie mondiale ouverte, à promouvoir la libéralisation et la facilitation du commerce et de l’investissement et à résister au protectionnisme et à l’unilatéralisme».

Preuve des bonnes relations sino-européennes, une déclaration conjointe va être publiée sur la coopération UE-Chine sur le changement climatique et l’environnement, pied de nez au président américain Donald Trump, qui a retiré son pays de l’Accord historique de Paris.

Climat : Bruxelles et Beijing s’accordent à changer les choses

«Il ne tient qu’à la Chine d’ouvrir davantage son économie si elle le souhaite», a estimé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à l’ouverture du sommet sino-européen de deux jours consacré au commerce.

Les européens peinent à intégrer le marché chinois, suscitant de vices inquiétudes quant à l’avenir des entreprises européennes dans l’Empire du milieu.

Or pour l’heure, les deux parties ont également annoncé la mise en place d’indications géographiques sur les produits européens en Chine et leur assurer ainsi une meilleure représentation sur le marché chinois. Il s’agira du premier accord commercial de la sorte entre l’UE et Pékin, d’après Hans Dietmar Schweisgut, ambassadeur de l’UE en Chine.

En dépit de la bonne entente et d’une volonté affichée de faire face aux Etats-Unis, plusieurs points de discorde sont à l’étude, comme les droits de l’homme, l’accès des entreprises étrangères au marché chinois, ainsi que la question de la propriété intellectuelle.

Bruxelles a déposé en juin 2018 une plainte auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce contre la Chine pour dénoncer les «transferts injustes de technologie». Ainsi, pour intégrer le marché chinois, les entreprises étrangères sont souvent obligées de créer des joint-ventures avec une entreprise locale les amenant à partager une partie de leur savoir-faire technologique.

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