mardi, avril 23

Climat : La Chine, saluée pour ses engagements

La Chine s’est engagée quelque mois avant la Conférence mondiale sur le climat de Paris, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et de développer une économie verte, alternative à sa consommation massive d’énergie fossile.

La Chine représente 28% des émissions mondiales de CO2, elle est le second émetteur mondial, mais « cette situation est récente » par rapport aux pays développée car entre 1850 et l’an 2000, les émissions cumulées chinoises ne représentent que 11% des émissions mondiales cumulées. Le tournant arrive avec la rapide croissance économique du pays, au cours de la dernière décennie, les émissions chinoise ont doublé.

Des avancées colossales

Pour John Seaman, chercheur, Centre Asie (IFRI), « la Chine s’engage à faire des efforts colossaux » : établissement en 2017 d’un marché national de carbone; culminer ses émissions de CO2 avant 2030, avec l’intention d’y parvenir avant; augmentation de la part des énergies non-fossiles jusqu’à 20% de son mix énergétique global en 2030; réduction de l’intensité en CO2 du PIB chinois PIB de 60-65% en 2030 par rapport à son niveau de 2005; développement de l’économie verte à travers divers projets; création du Fonds chinois de coopération Sud-Sud de 2,7 milliards d’euros pour le climat pour aider les autres pays en développement à combattre le changement climatique.

Li Shuo, analyste en chef sur le climat à Greenpeace Asie, a expliqué à La Croix qu’« il ne fait aucun doute que la Chine est prête à mener la lutte mondiale contre le réchauffement climatique ». De son côté, le professeur Zhang Haibin de l’Université de Beijing au département des affaires internationales, a indiqué au quotidien français que « la Chine joue un gros coup politique international sur le terrain du climat, domaine que le monde entier observe avec attention et dont ce dernier bénéficiera à l’avenir ».

climat racD’autant que le pays représente 21% des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables et 3,4 millions de chinois travaillaient déjà en 2014 dans les énergies renouvelables en 2014.

Auparavant, la Chine pointait du doigt la responsabilité des pays développés, évoquant leur responsabilité historique dans le réchauffement climatique, mais désormais les autorités chinoises tiennent à prendre ses responsabilités et à devenir un leader en la matière.

Peut faire mieux pour le RAC

Pour le Réseau Action Climat (RAC), l’annonce de la Chine « peut marquer le début d’un rôle bien plus actif de la Chine dans la lutte internationale contre le changement climatique ». Cependant, « la Chine aurait plus aller plus loin encore, en prenant acte des transformations énergétiques profondes que son économie est en train de connaître : explosion des énergies renouvelables, baisse de la consommation de charbon, meilleure efficacité énergétique, etc. »

RAC souhaite que la Chine annonce une date pour le « pic » de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 et décide de « se placer sur une trajectoire cohérente avec un objectif de long terme (soit 2050) de 100% d’énergies renouvelables et zéro émissions de CO2 ».

Dans un communiqué, l’organisation non gouvernementale met en avant les scénarios permettant de rester sous la barre de 2°C de l’Agence internationale de l’énergie, qui a estimé que la Chine pourrait réduire son intensité carbone de 80% d’ici à 2030.

Malgré ces attentes, tous s’accordent à dire que « si la transformation économique de la Chine est vitale à sa prospérité à long terme, elle n’est qu’une étape – certes essentielle – pour atténuer les risques énormes associés au changement climatique« , ont expliqué les économistes He Jiankun et Nicholas Stern, dans Les Echos.

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