mercredi, avril 24

Climat: l’émissaire chinois salue des discussions sino-américaines «constructives»

L’envoyé spécial chinois pour le climat Xie Zhenhua a prononcé un discours lors de la conférence sur le climat COP27, le 8 novembre 2022, qualifiant de « très constructive » la reprise des discussions officielles avec son homologue américain John Kerry.

Ces échanges mettent fin à un gel de la coopération des deux plus grands pollueurs mondiaux. En effet, Xie Zhenhua et John Kerry se sont rencontrés pendant la conférence COP27 de l’ONU sur le climat après que le président américain Joe Biden et le dirigeant chinois Xi Jinping se soient accordés pour reprendre leur collaboration dans le domaine du climat au sommet du G20 en Indonésie.

Pékin, furieux de la visite de la présidente de la Chambre des représentants américains Nancy Pelosi à Taiwan, avait suspendu les discussions en août. Or selon de nombreux analystes, la coopération entre la Chine et les Etats-Unis est indispensable, car par le passé, elle avait conduit à des avancées lors de conférences internationales sur le climat, dont celle de 2015 à Paris, fondamentale dans la lutte contre le dérèglement climatique.

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Les discussions ont été « franches, amicales, positives » et « dans l’ensemble très constructives », a dit l’émissaire de la Chine. « Nous avons décidé de poursuivre après cette COP nos conversations officielles avec notamment des réunions en tête-à-tête », a indiqué Xie Zhenhua, en précisant qu’il connaissait John Kerry depuis plus de deux décennies.

Des différends persistent

Cependant, il a mis en exergue des différends persistants avec les pays occidentaux, rejetant l’idée que la Chine – devenue la deuxième puissance économique mondiale – ne soit plus considérée comme un pays en voie de développement. Aux termes d’un traité de l’ONU de 1992, les pays développés doivent aider financièrement les pays en développement dans leur transition énergétique et leur adaptation au changement climatique.

L’Accord de Paris dit aussi « très clairement que la responsabilité dans l’apport de financements revient (…) aux pays développés », a indiqué le représentant chinois. Cette question était au centre d’un débat épineux à la COP27 sur l’établissement d’un fonds pour « pertes et préjudices » à l’attention des pays les plus pauvres affectés par les catastrophes climatiques.

« J’espère qu’il serait destiné aux pays fragiles en premier lieu. Mais les bénéficiaires devraient être les pays en développement » dans leur ensemble, a déclaré Xie Zhenhua.

Ce dernier a indiqué que « les pays développés sont dans l’obligation de contribuer au fonds pour les ‘pertes et dommages’ occasionnés par les changements climatiques, une fois qu’il sera créé, afin d’aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques », a souligné l’envoyé spécial de la Chine pour les changements climatiques.

« Les pays en développement peuvent volontairement contribuer au fonds », a précisé Xie Zhenhua, lors d’une conférence alors qu’il participait à la 27e session de la Conférence des Parties (COP27) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques dans la ville balnéaire de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge.

Concernant la question du financement pour faire face aux pertes et dommages, Xie Zhenhua a expliqué que la Chine saluait l’inclusion de ce sujet pour la première fois à l’ordre du jour de la COP27, en réponse à la demande des pays en développement, décrivant cela comme « un grand progrès ».

L’envoyé chinois a fait savoir que la Chine soutenait depuis longtemps d’autres pays en développement dans leur lutte contre les changements climatiques à travers la coopération Sud-Sud et l’Initiative « la Ceinture et la Route ».

Ce dernier a souligné que les récipiendaires de ce fonds pour les pertes et dommages devraient être les pays en développement et qu’en raison du montant de ce fonds, il devrait être distribué en priorité aux pays les plus vulnérables et à ceux qui en ont le plus besoin.

Il a exhorté les pays développés à prendre les devants en réduisant leurs émissions de manière significative et en apportant aux pays en développement le soutien financier et technique nécessaire afin d’améliorer leurs capacités à lutter contre les changements climatiques.

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