samedi, avril 20

Commerce d’ivoire, la Chine saluée pour son engagement

Le gouvernement a décidé d’interdire le commerce domestique de l’ivoire, après avoir interdit en février 2015 l’importation d’ivoire ouvragé durant un an.

 Pour le bureau régional pour l’Afrique centrale de l’organisation non gouvernementale, WWF, il s’agit d’un « signal fort susceptible, avec celle également prise par les Etats-Unis, de permettre de réduire l’ampleur du trafic illégal observé autour de cette ressource et à l’origine d’un grand massacre d’éléphants en Afrique ».

Interrogé par l’agence Xinhua, Marc Languy, directeur régional adjoint pour l’Afrique chargé de la coordination des bureaux d’Afrique centrale de WWF (Worldwide Fund for Nature ou Fonds mondial pour la nature), a expliqué que « le fait que la Chine donne un signal fort que l’ivoire est un produit qu’il ne faut pas acheter et vendre, c’est un message fort à la population. Donc ça aura un impact« .

Entre 2003 et 2012, l’Afrique centrale a perdu environ 60% de sa population d’éléphants à cause du braconnage, estime WWF. Cette dernière avait lancé un cri d’alarme au Cameroun sur le massacre d’une partie de la population d’éléphants de savane, représentant près de 400 bêtes dans le parc national de Boubandjida en 2012.

Plus récemment, an décembre 2015, un rapport de l’ONG environnementale Save the Elephants et de la Fondation Aspinall a évalué à plus de 100 000 le nombre d’éléphants abattus entre 2010 et 2012, en raison de la forte demande chinoise. Le prix de l’ivoire brut en Chine a ainsi bondi de 550€ le kilo en 2010 à 1’540€ en 2014.

Pour Marc Languy « avec beaucoup de sensibilisation, mais des décisions politiques telles que celle de la Chine ou des Etats-Unis, on va changer les mentalités. A partir du moment où les gens trouveront que ce n’est pas bien d’avoir de l’ivoire, de porter de l’ivoire, il n’y aura plus de demande, le braconnage va diminuer. Mais soyons clairs, ce n’est pas suffisant ».

Une défense d'éléphant sculptée.
Une défense d’éléphant sculptée.

En effet, la mission reste difficile, car les réseaux de contrebande restent importants. Marc Languy explique « qu’il y a des gens qui font la demande, il y a des gens qui fournissent, il y a des gens qui facilitent les transferts, il y a des gens qui facilitent pour cacher l’ivoire. Donc, ce sont des réseaux qu’il faut démanteler ».

Or la contrebande internationale concerne principalement les défenses ou de l’ivoire brut, soit 90 % de saisies, selon une base de données liée à la Cites, cité par Le Monde. En Chine, entre 800 et 900 affaires de contrebande d’ivoire sont mises au jour chaque année, selon les statistiques des douanes citées par le Quotidien de la jeunesse.

Mais selon les ONG, la résolution de ces affaires sont mitigées car le secteur est conséquent : en mai 2013, 37 entreprises spécialisées dans l’artisanat de l’ivoire et 145 firmes de négoce étaient recensées par l’administration chinoise des forêts.

 De fait, « arrêter la demande, prendra alors du temps. Mais tant qu’il y a une demande, il faut faire le renforcement de la loi, c’est-à-dire il faut continuer à appuyer les ministères à financer les gardes qui exécutent la loi, qui s’assurent qu’il n’y a pas de braconniers », a assuré ce dernier.

« Il faut continuer à s’assurer que quand les braconniers sont pris, qu’ils soient traduits en justice. Il faut continuer à s’assurer que les sanctions judiciaires qui sont prises seront à la hauteur du crime », conclu-t-il.

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