jeudi, avril 25

Conserver l’idéologie rouge sur la Chine

Un mois avant la visite actuelle du président Xi Jinping aux États-Unis (22 au 25 septembre), son grand livre blanc a été présenté à Washington, dans le cadre des « échanges entre les peuples chinois et américain« . Intitulé « Xi Jinping : la gouvernance de la Chine« , l’ouvrage de plus de 500 pages est le premier du genre après le « Petit livre rouge » de Mao Zedong.

Il rassemble 79 discours, allocutions, exposés, réponses, instructions et courriers divers du président Xi Jinping, qui a surtout mit l’accent sur le « rêve chinois » et « le grand renouveau de la nation« .

Présenté pour la première fois au Salon international du livre de Francfort, le 8 octobre 2014, l’ensemble des documents ont été recueillit du 15 novembre 2012 au 16 juin 2014 et traduit en dix langues. Une multitude de sujets sont abordés, comme la défense nationale, l’écologie, les « règles de comportement« , les nouvelles technologies, ou encore son épouse, la très populaire chanteuse, Peng Liyuan.

Sa présentation la semaine dernière à Washington vise à « offrir aux lecteurs américains une meilleure chance de comprendre les idées de M. Xi sur les affaires domestiques de la Chine, de saisir la tendance de la réforme et du développement de la Chine, et de comprendre la politique étrangère et les relations de la Chine avec le monde« , a expliqué Guo Weimin, directeur adjoint du Bureau de l’information du Conseil des affaires d’État (SCIO) de Chine.

La gouvernance de la Chine, par Xi Jinping
La gouvernance de la Chine, par Xi Jinping

Interrogé par France Télévision, Jean-Luc Domenach, directeur de recherche à Sciences Po, a expliqué que le président Xi Jinping « fait sa propagande : il veut que ce qu’il fait se sache« . Ce dernier  le considère « intelligent et malin, qui sait manœuvrer », mais il est « moins à la hauteur que Mao et Deng Xiaoping ».

Parmi les priorités de l’homme fort de l’Empire du milieu, la renaissance nationale est primordial, à travers le slogan « rêve chinois » qui fait écho à la vision de « société harmonieuse » imaginée par son prédécesseur Hu Jintao. Pour Xi Jinping, ce rêve chinois est « le rêve de tout un peuple« , qui pourra se réaliser qu’en faisant « rayonner l’esprit chinois […] dont le noyau est le patriotisme ».

Le président chinois souhaite également préserver « l’immunité du corps politique du Parti ». « Xi Jinping n’est pas un réformateur, il serait même à placer au rang des conservateurs, avec de nombreuses références à Mao« , a expliqué Willy Lam, professeur à l’université de Hong-kong.

« C’est quelqu’un de très prudent« , a souligné l’universitaire, au magazine Challenges. Depuis son arrivée au pouvoir, il a imposé sa vision, celle de « l’importance absolument cruciale du maintien du pouvoir absolu » du PCC, a indiqué Kenneth Lieberthal, de la Brookings Institution de Washington.

Ce qui explique cette vaste campagne anti-corruption lancée en 2012 contre les « mouches » et les « tigres », petits et hauts fonctionnaires corrompus. Il s’est donné pour mission de restaurer « sur les médias, dans les écoles et dans les universités une chape de plomb idéologique que les Chinois n’avaient pas connue depuis les années 1980 », d’après Guy Sorman, chroniqueur pour le site Contrepoints.org. 

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