mardi, avril 16

« Crise de la dette au Sri Lanka : comment peut-on blâmer la Chine ? »

L’ambassade de Chine à Paris a publié une note dans laquelle, elle explique en quoi la Chine n’est pas responsable de la crise actuelle au Sri Lanka.

Récemment, la crise économique au Sri Lanka a entraîné des troubles politiques et un changement de gouvernement dans le pays. Certains médias français en ont profité pour chanter le même refrain selon lequel « les projets faramineux financés par la Chine ont creusé la dette extérieure » du Sri Lanka et « le Sri Lanka est pris dans le piège de la dette chinoise », cherchant à lier la crise actuelle du pays à la Chine. Ces reportages induisent gravement le public en erreur. L’Ambassade de Chine en France tient à apporter les éclaircissements suivants pour rétablir la vérité.

D’abord, la crise actuelle de la dette du Sri Lanka est principalement due à la crise économique mondiale déclenchée par la pandémie de la COVID-19, et n’a pas de rapport direct avec les investissements en infrastructures financés par la Chine. L’économie sri-lankaise, fortement dépendante du commerce extérieur et des règlements en dollars américains, est très orientée vers l’extérieur mais peu résistante aux chocs. La pandémie a gravement touché ses principales sources de revenus en devises, telles que les transferts des émigrés, le tourisme et les exportations de textile et de thé, ce qui a entraîné une nette contraction des réserves de devises du pays. En septembre 2021, le ministre sri-lankais des Finances de l’époque a prévenu que le pays était confronté à une crise de change en raison de la grave pénurie de recettes en devises sous l’impact de la pandémie. Depuis le début de cette année, la hausse des prix énergétique et alimentaire déclenchée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que l’ajustement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et la réévaluation du dollar américain ont encore aggravé la crise de la dette et la pénurie de devises du Sri Lanka.

Deuxièmement, les grands projets d’infrastructures financés par la Chine ont amélioré l’environnement d’investissement du Sri Lanka et augmenté ses revenus issus du tourisme et du transport maritime. Il va de soi que le développement économique nécessite des capitaux et des infrastructures. Pour le Sri Lanka, pays doté d’une base économique faible et qui manque de ressources financières, le financement externe constitue une source importante pour réaliser le développement. A la lumière des principes de consultations amples, de contributions conjointes et de bénéfices partagés, les prêts accordés par la Chine au Sri Lanka sont principalement dédiés au développement économique et à la construction d’infrastructures. Les projets ont tous été proposés par les gouvernements successifs sri-lankais sur la base des études solides. Par exemple, la construction du port de Hambantota était un souhait commun de longue date du gouvernement et du peuple sri-lankais. Aujourd’hui, ce port est devenu un important hub maritime en Asie du Sud. Ce sont les prêts et la participation de la Chine qui ont aidé le Sri Lanka à valoriser au mieux le port de Hambantota et d’autres atouts, ce qui a donné un fort élan au développement durable du pays et tiré considérablement sa croissance économique.

Troisièmement, les concessions portuaires sont une pratique internationale courante. Le groupe français Bolloré a eu pour un temps des concessions de 42 ports et trois chemins de fer en Afrique, par exemple. L’accord de concession du port de Hambantota est un accord mutuellement bénéfique conclu à l’issue de consultations amicales entre la Chine et le Sri Lanka sur la base de l’égalité et du libre consentement. Le transfert du droit d’exploitation a été convenu à la demande du gouvernement sri-lankais et par le biais de négociations commerciales d’égal à égal. Les activités portuaires sont gérées conjointement par les deux parties et les recettes portuaires sont partagées par les deux parties, ce qui est conforme aux pratiques et aux règles commerciales internationales. Les progrès considérables réalisés suite à l’exploitation conjointe sino-sri-lankaise du port de Hambantota ont permis de remédier à son mauvais fonctionnement d’antan. Cela a non seulement aidé le Sri Lanka à alléger la pression de la dette, mais aussi créé un grand nombre d’emplois locaux et favorisé grandement le développement de l’économie portuaire du pays. En 2021, le tonnage du port de Hambantota a atteint 2 millions de tonnes, avec plus d’un million de tonnes de marchandises en vrac et plus de 500 000 véhicules transportés par navire roulier. Le parc industriel du port de Hambantota a déjà attiré plus de 30 entreprises venues du Sri Lanka, du Royaume-Uni, de Singapour, du Japon, de la Chine, des Maldives et d’autres pays.

Enfin, nous voudrions rappeler au lecteur français que les reportages de certains médias sur les dettes du Sri Lanka liées à la Chine sont trompeurs et déforment délibérément les faits, dans le but de rejeter sur la Chine la responsabilité du « piège de la dette ». La Chine n’est pas le premier créancier du Sri Lanka. La majeure partie de la dette extérieure du Sri Lanka provient de créanciers commerciaux de pays développés et d’institutions financières multilatérales, et la dette extérieure bilatérale envers la Chine ne représente que 10 % de l’encours de la dette extérieure du gouvernement sri-lankais, ce que certains médias occidentaux ignorent à dessein. Les problèmes actuels du Sri Lanka en matière de remboursement de la dette n’ont pas grand-chose à voir avec les prêts chinois. Le crédit commercial international à taux d’intérêt élevé est le principal détonateur de la crise de la dette du Sri Lanka.

Au cours des 65 ans qui ont suivi l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Sri Lanka, la Chine a toujours été un vrai ami fiable sur lequel le Sri Lanka peut compter. La Chine est solidaire avec le Sri Lanka alors qu’il fait face aujourd’hui à des difficultés et défis. Elle a offert une aide humanitaire d’urgence au Sri Lanka et continuera à lui fournir du soutien et de l’assistance autant que possible, afin de contribuer au redressement économique du pays et au mieux-être de la population locale.

 

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