vendredi, avril 19

De bonnes âmes au secours des animaux confinés de Shanghai

Les mesures des autorités d’empêcher l’apparition de tout nouveau cas de Covid-19 a mit le bien-être des animaux de compagnie de côté. Or, une équipe de bénévoles est déjà venue en aide à des centaines de chats et chiens ainsi que quelques oiseaux, poissons et serpents

Shanghai fait face à sa plus forte poussée épidémique depuis le début de la pandémie fin 2019. Ses 25 millions d’habitants sont confinés à domicile depuis début avril, voir dans des centres spécialisés.

La Chine applique une stricte stratégie zéro Covid, qui consiste notamment à placer toutes les personnes testées positives, même asymptomatiques, dans des centres de quarantaine où ils sont isolés du reste de la population.

Mais ils ne peuvent pas emmener leurs animaux de compagnie. De fait, ces derniers courent le risque de rester seuls pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines, sans maître pour les nourrir et veiller sur eux.

De plus, certaines personnes craignent que son chien ou son chat soit euthanasié par les services sanitaires, ce qui est déjà arrivé à quelques reprises en Chine depuis le début de l’épidémie.

D’ailleurs, une vidéo est devenue virale sur internet, montrant un petit corgi frappé à mort à Shanghai début avril par un membre des services sanitaires. Ces images ont créé une véritable « panique » parmi les maîtres, a expliqué Erin Leigh, une américaine de 33 ans qui a lancé une opération de sauvetage des chiens et chats livrés à eux-mêmes dans les appartements.

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Spécialisée jusqu’alors dans le gardiennage d’animaux, elle a constitué en quelques jours avec son groupe d’amis un réseau de centaines de bénévoles. En 2021, au moins trois chats et un chien ont même été frappés à mort par les services sanitaires, à l’aide de bâtons ou de barres de fer.

Après la diffusion de la vidéo du corgi frappé à mort, Erin Leigh a expliqué avoir été submergée de messages de maîtres « qui voulaient à tout prix sauver leurs animaux ».

Son équipe repère jour et nuit sur internet les demandes d’aide. Puis ils classent les informations par niveau d’urgence. Ils partagent ensuite sur les réseaux sociaux des notices avec photos et messages de description, en chinois et en anglais, jusqu’à ce qu’une bonne âme se porte volontaire pour recueillir l’animal.

Des livreurs ou des coursiers, qui ont l’autorisation de travailler malgré le confinement, sont ensuite sollicités pour récupérer les bêtes au pied des immeubles et les acheminer vers la nouvelle adresse.

L’équipe de bénévoles est déjà venue en aide à des centaines de chats et chiens – plus quelques oiseaux, poissons et serpents. D’après l’Agence France Presse, ils ont également fait acheminer de la nourriture à une animalerie, fermée, qui abritait une cinquantaine de huskies affamés, a indiqué la jeune femme.

Mais sortir les animaux de l’appartement est parfois très complexe, car les autorités appliquent avec un zèle extrême les strictes restrictions aux déplacements. De plus, les agents de sécurité, présents dans pratiquement tous les immeubles d’habitation des grandes villes en Chine, ne veulent pas transporter les animaux jusqu’à l’extérieur du bâtiment.

Enfin, les livreurs demandent un tarif plus élevé pour prendre en charge un animal. Ces situations obligent parfois les sauveteurs à passer des heures pour faire transférer un animal depuis un appartement jusqu’à un bâtiment situé non loin.

Il faut souvent faire comprendre aux autorités qu’il y aura des « réactions négatives » en termes d’image « si l’animal subit un quelconque préjudice », a déclaré Ocean Zhang.

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