jeudi, avril 25

De nombreux manifestants hongkongais poursuivis en justice

Des dizaines de manifestants pro-démocratie ont été présentés ce 31 juillet devant la justice hongkongaise après leur inculpation pour participation à une émeute.

Ce chef d’accusation pourrait attiser encore plus les tensions. Hong Kong est en pleine crise politique, avec d’imposantes manifestations pacifiques organisées depuis le 9 juin contre le gouvernement local pro-Beijing. Or certaines de ces manifestations ont abouti à des confrontations violentes entre policiers et contestataires radicaux.

Suite à l’annonce de l’inculpation de 44 manifestants pour participation à des émeutes, délit passible de dix ans de prison, de nouvelles échauffourées ont eu lieu devant un commissariat du quartier de Kwai Chung. D’après les médias locaux, le commissariat abritant des opposants.

De nombreux manifestants ont scandé leur indignation – « libérez les justes » et « il n’y a pas d’émeutiers, que de la tyrannie. Reprenons Hong Kong! » – , près du tribunal de l’est de l’île de Hong Kong devant lequel comparaissaient les protestataires.

Le juge a formellement inculpés les manifestants avant de les libérer sous caution, selon un journaliste de l’Agence France Presse, présen sur les lieux.

Dans la soirée du 29 juillet, les forces antiémeutes ont fait usage de gaz poivre contre des centaines de manifestants qui s’étaient regroupés devant le commissariat par solidarité avec les personnes inculpées.

Des policiers armés de matraques et protégés par des boucliers ont tenté de disperser la foule qui a alors répliqué par des jets de bouteilles en plastique et de parapluies. Un policier a pointé son fusil en direction des manifestants qui lui lançaient des objets, avant de précipitamment battre en retraite.

Les confrontations les plus violentes ont eu lieu le 21 juillet, près du Bureau de liaison chinois, qui représente l’autorité de Beijing à Hong Kong. A l’issue d’un nouveau rassemblement, des manifestants ont été brutalement agressés à Yuen Long, par des hommes soupçonnés d’appartenir aux triades, faisant 45 blessés.

Les 44 manifestants poursuivis le sont tous pour leur rôle présumé dans les heurts du 21 juillet. Parmi les inculpés, figurent notamment un étudiant, une infirmière, un pilote d’avion, un coiffeur, un cuisinier, un électricien, un ouvrier du bâtiment ou encore un chômeur, selon le tribunal.

Ces arrestations montrent la diversité sociale des manifestants, donc l’ampleur de la mobilisation sur le plan sociétale et notamment de l’engouement des manifestants contre leur gouvernement.

Auparavant, la police avait fait état de l’arrestation de 49 personnes âgées de 16 à 41 ans. Man-kei Tam, directeur d’Amnesty à Hong Kong a estimé qu’en « utilisant des chefs d’inculpation aussi vagues, les autorités hongkongaises entendent adresser un avertissement glaçant à ceux qui envisagent de participer à de prochaines manifestations ».

Mais les manifestants se sont engagés à poursuivre leur mouvement jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Ils veulent la démission de Carrie Lam, le lancement d’une enquête indépendante sur les agissements de la police, l’amnistie pour les personnes arrêtées et le retrait définitif du projet de loi sur les extraditions.