vendredi, mars 29

Déclaration de Beijing 2012 de la 5e Conférence ministérielle du FOCAC

Déclaration de Beijing 2012 de la 5e Conférence ministérielle du FOCAC

1. Nous, Ministres des Affaires étrangères et Ministres chargés de la coopération économique de la République populaire de Chine et de 50 pays africains ainsi que Président de la Commission de l’Union africaine (UA), nous sommes réunis les 19 et 20 juillet 2012 à Beijing pour la 5e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA).

2. Nous exprimons notre gratitude à Son Excellence Monsieur Hu Jintao, Président de la République populaire de Chine, à Son Excellence Monsieur Jacob Gedleyihlekisa Zuma, Président de la République d’Afrique du Sud, à Son Excellence Monsieur Thomas Boni Yayi, Président en exercice de l’Union africaine et Président de la République du Bénin, à Son Excellence Monsieur Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de la République de Guinée équatoriale, à Son Excellence Monsieur Ismail Omar Guelleh, Président de la République de Djibouti, à Son Excellence Monsieur Mahamadou Issoufou, Président de la République du Niger, à Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, à Son Excellence Monsieur José Maria Pereira Neves, Premier Ministre de la République du Cap-Vert, au Très Honorable Raila Amollo Odinga, Premier Ministre de la République du Kenya, et à Son Excellence Monsieur Mohamed Kamel Amr, Envoyé spécial du Président de la République arabe d’Égypte, pour leur présence à la cérémonie d’ouverture de la Conférence et saluons la République du Soudan du Sud et la Commission de l’UA qui participent pour la première fois à la Conférence ministérielle en tant que membres du FCSA.

3. Réunis autour du thème « Consolider les acquis et ouvrir de nouvelles perspectives pour le nouveau partenariat stratégique sino-africain », nous avons passé en revue avec satisfaction le chemin parcouru dans le développement des relations sino-africaines et évalué la mise en œuvre du suivi de la 4e Conférence ministérielle tenue à Charm El-Cheikh, en Égypte, en novembre 2009, estimant que les objectifs fixés par cette dernière ont été réalisés et que cela a jeté une base plus solide et ouvert des perspectives plus prometteuses au développement des relations sino-africaines. Nous avons discuté des voies et moyens pour approfondir davantage les relations sino-africaines et sommes parvenus à d’importants consensus.

4. Nous sommes d’avis que le développement du nouveau partenariat stratégique entre la Chine et l’Afrique, respectivement le plus grand pays en développement et le plus grand groupement de pays en développement du monde, revêt une signification importante pour la promotion de la paix, de la stabilité et du développement dans le monde et correspond aux intérêts fondamentaux et stratégiques des deux parties. Plate-forme importante de dialogue collectif et mécanisme efficace de coopération pragmatique entre la Chine et l’Afrique, le FCSA joue un rôle croissant et irremplaçable dans la promotion des relations sino-africaines. La Chine et l’Afrique sont prêtes à renforcer davantage la construction du Forum pour qu’il continue à jouer un rôle leader dans le développement des relations sino-africaines.

5. Nous constatons que la situation internationale connaît actuellement des changements profonds et complexes, que la paix, le développement et la coopération constituent désormais la tendance générale de notre époque, que les rapports de force internationaux évoluent vers un équilibre relatif et que les pays en développement jouent un rôle croissant dans les affaires internationales. Nous préconisons la réforme du système et de l’ordre internationaux pour les rendre justes, rationnels et adaptés à la réalité politique internationale et nous soulignons que l’Afrique doit posséder une place qui lui convient sur la scène internationale.

6. Profondément préoccupés par les instabilités dans certaines régions du monde, nous réaffirmons notre attachement commun aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux normes fondamentales régissant les relations internationales, préconisons le règlement politique et pacifique des crises et des différends et le concept de sécurité marqué par la confiance mutuelle, les avantages réciproques, l’égalité et la concertation, et rejetons toute ingérence dans les affaires intérieures d’autrui et le recours arbitraire à la force ou à la menace par la force dans les affaires internationales.

7. Nous nous prononçons pour la préservation de la place et du rôle centraux des Nations Unies dans les affaires internationales, et nous réaffirmons la nécessité de réformer l’ONU et de corriger l’injustice historique faite aux pays africains en augmentant en priorité la représentation des pays africains au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies et des autres institutions onusiennes.

8. Préoccupés par la propagation et l’approfondissement de la crise financière internationale et la gravité de la situation économique mondiale, nous préconisons que les différents pays fassent preuve de solidarité et travaillent la main dans la main pour réaliser la paix, promouvoir le développement et résoudre les divergences par la coopération et pour réaliser ensemble la stabilisation et la reprise de l’économie mondiale.

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9. Conscients que le déséquilibre de développement Nord-Sud est un facteur important entravant la réalisation d’une croissance forte, durable et équilibrée de l’économie mondiale, nous réaffirmons que le développement de l’Afrique est d’une importance prioritaire dans le processus de réduction de l’écart Nord-Sud et appelons la communauté internationale à accroître effectivement son engagement pour soutenir et aider les pays africains dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

10. Nous apprécions le fait que la Conférence des Nations Unies sur le Développement durable, tenue en juin 2012, s’est penchée sur le développement durable en Afrique et attendons de la part de la communauté internationale des actes concrets pour mettre en œuvre les acquis de la Conférence dans le respect du principe des « responsabilités communes mais différenciées ». Nous appelons la communauté internationale, sous la conduite de l’ONU, à accorder une haute attention à l’insuffisance des capacités d’exécution dans le domaine du développement durable, à montrer sa volonté politique et son engagement de trouver des consensus et à se mettre d’accord sur le plan d’application du cadre de développement durable post-OMD, et exhortons les pays développés à honorer leurs engagements en matière d’aide aux pays en développement, notamment aux pays africains.

11. Nous sommes d’avis qu’un système commercial multilatéral juste, rationnel et non discriminatoire est d’une importance capitale pour la consolidation de la reprise et le développement durable de l’économie mondiale, et nous appelons les différentes parties concernées à faire preuve de volonté politique et à surmonter les difficultés et obstacles afin de faire avancer rapidement les négociations du cycle de Doha pour le développement de l’Organisation Mondiale du Commerce en tenant pleinement compte des intérêts et préoccupations des pays en développement, notamment des pays africains, et en respectant le mandat de Doha et les acquis obtenus jusqu’ici. Nous appelons les pays développés à ne pas recourir au protectionnisme commercial.

12. Nous préconisons une réforme nécessaire du système financier international pour le rendre juste, équitable, inclusif et ordonné, accroître effectivement le droit à la parole et la représentation des pays en développement dans les institutions financières internationales et le système monétaire international et renforcer la compétence des institutions financières internationales en matière de développement et de lutte contre la pauvreté afin de réduire le fossé Nord-Sud. La partie africaine soutient la discussion des pays du BRICS sur la possibilité de créer une nouvelle banque de développement pour le financement des projets d’infrastructures et de développement durable des pays du BRICS et des autres pays émergents et pays en développement, en complément des efforts des institutions financières multilatérales et régionales existantes pour favoriser la croissance et le développement dans le monde.

13. Nous suivons de près le problème de la multiplication des menaces et des défis planétaires tels que le changement climatique, la dégradation de l’environnement, la sécurité en matière d’énergie et de ressources naturelles, les grandes pandémies et les catastrophes naturelles majeures. Nous félicitons l’Afrique du Sud pour le succès de la Conférence de Durban sur les Changements climatiques et estimons que les différentes parties concernées doivent mettre effectivement en œuvre les consensus sur la plate-forme de Durban pour une action renforcée, la deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto, le Fonds vert pour le climat, le mécanisme de technologies et l’adaptation conformément aux principes et aux dispositions de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Nous entendons travailler ensemble à renforcer l’application intégrale, efficace et continuelle de la CCNUCC et de son Protocole de Kyoto, et à faire avancer la coopération internationale en matière de changement climatique, conformément aux principes de l’équité et des « responsabilités communes mais différenciées ».

14. Nous nous réjouissons des progrès obtenus ces dernières années par la Chine et l’Afrique dans les domaines politique, économique et social et nous sommes pleinement confiants dans les perspectives de développement de part et d’autre. La partie africaine salue l’attachement de la Chine à la voie du développement pacifique et sa contribution à la paix, à la stabilité et à la croissance mondiales. La Chine apprécie hautement les efforts fructueux de la partie africaine dans la préservation de la paix et de la stabilité régionales, la réalisation d’une croissance plus rapide et la construction d’une Afrique unie et forte.

15. Nous estimons que la coopération sino-africaine, incarnant la solidarité et l’entraide entre les pays en développement et marquée par l’égalité, les avantages réciproques, l’ouverture et l’inclusivité, mérite la compréhension et le soutien de la communauté internationale. Nous appelons les partenaires de développement internationaux à mettre en valeur leur complémentarité et à travailler dans une interaction positive en Afrique pour contribuer ensemble à la paix et au développement du continent.

16. Nous réaffirmons que la Chine et l’Afrique continueront à approfondir le nouveau partenariat stratégique sino-africain marqué par l’égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération et le gagnant-gagnant sur le plan économique et les échanges et l’inspiration mutuelle sur le plan culturel. Pour ce faire, nous entendons :

-Intensifier davantage les consultations politiques et le dialogue stratégique, multiplier les échanges de haut niveau, renforcer le partage d’expériences en matière de gouvernance, respecter et soutenir les intérêts essentiels de part et d’autre en matière de souveraineté, d’indépendance, de sécurité, d’unité, d’intégrité territoriale et de développement national, pour accroître la confiance politique mutuelle et le consensus stratégique entre les deux parties.

- Renforcer les échanges et la coopération entre les deux parties pour favoriser le fonctionnement de l’Architecture africaine de Paix et de Sécurité et continuer à soutenir et à aider l’Afrique dans le renforcement de ses capacités de préservation de la paix et de la sécurité, intensifier les concertations et la coordination au Conseil de Sécurité des Nations Unies comme dans les autres enceintes multilatérales, et appeler la communauté internationale à soutenir les efforts des pays et organisations régionales africains pour résoudre par eux-mêmes les problèmes du continent.

-Accroître la coopération entre la Chine et l’UA ainsi que les organisations sous-régionales africaines, et prendre ensemble des mesures afin de promouvoir la solidarité et la bonne entente entre Africains et la construction d’une Afrique unie et forte et de soutenir les efforts d’intégration et de développement durable dans les cadres de l’UA et du NEPAD.

- Rechercher activement et mettre pleinement en valeur les avantages comparatifs de part et d’autre pour élargir la coopération économique mutuellement avantageuse et le commerce équilibré, innover les modalités de coopération, en améliorer l’environnement et gérer adéquatement les problèmes et difficultés apparus dans la coopération afin que la coopération sino-africaine puisse devenir plus riche et plus fructueuse, nous permettre de mieux faire face aux impacts négatifs de la crise financière internationale et apporter des bénéfices aux peuples chinois et africains. Sur la base existante, approfondir et élever le niveau de la coopération dans les domaines du commerce, de l’investissement, de la réduction de la pauvreté, de la construction d’infrastructures, du renforcement des capacités, du développement des ressources humaines, de la sécurité alimentaire et des industries de hautes et nouvelles technologies.

-Renforcer les échanges et la coopération culturels et humains. Promouvoir énergiquement le dialogue entre les civilisations chinoise et africaines, lancer une nouvelle série d’échanges dans les domaines de la culture, de l’éducation, du sport et du tourisme, multiplier davantage les contacts entre les jeunes, les femmes, les associations populaires, les médias et les institutions académiques afin d’approfondir la connaissance mutuelle et l’amitié entre les peuples chinois et africains et de contribuer à la diversité culturelle dans le monde.

- Intensifier davantage la coopération dans les affaires internationales en tenant pleinement compte des préoccupations et revendications légitimes de part et d’autre, et multiplier les concertations et les soutiens réciproques pour contribuer ensemble à la démocratisation des relations internationales et à l’avènement d’un monde harmonieux de paix durable et de prospérité commune.

17. Dans l’esprit de la présente Déclaration, nous avons élaboré et adopté le Plan d’Action de Beijing (2013-2015) de la 5e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine.

18. Nous remercions l’Égypte pour sa contribution au développement du FCSA et des relations sino-africaines depuis la création du Forum, surtout durant la période 2006-2009 en tant que Président et la période 2009-2012 en tant que Coprésident du Forum.

19. Nous remercions la Chine des dispositions minutieuses prises pour la préparation et l’organisation de cette Conférence, exprimons nos félicitations pour les résultats fructueux et le plein succès de celle-ci, et décidons de tenir la prochaine conférence ministérielle en 2015 en Afrique du Sud.

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