samedi, avril 20

Désaccord France-Chine sur le dossier nord-coréen

Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé que la proposition de la Chine d’une suspension simultanée des essais nucléaires de Pyongyang et des exercices militaires américano-sud-coréens n’est « pas la bonne approche« .

La position chinoise est un « point de désaccord » entre Paris et Beijing, même si les deux pays ont voté au Conseil de sécurité des Nations Unies les sanctions contre Pyongyang.

La Chine défend l’option d’un règlement de la crise « par le dialogue« , via une « double suspension » ou « double moratoire ». Mais « je ne crois pas beaucoup à (cette) stratégie (…) Je ne crois pas que ce soit la bonne approche », a insisté Jean-Yves Le Drian, lors d’un point presse au côté de son homologue chinois Wang Yi.

« Je ne vois pas la Corée (du Nord) d’aujourd’hui prête à négocier le principe même de son programme nucléaire, et, compte tenu de l’aggravation de la menace« , Washington et Séoul « peuvent difficilement accepter une réduction de leurs exercices conjoints, qui sont une sorte de réassurance pour la population sud-coréenne« , a-t-il estimé.

« Etant donné une forme d’autisme des autorités nord-coréennes, seule la pression et donc les sanctions peuvent ramener (le pays) à la négociation« , a ajouté le ministre français, jugeant la Chine « bien placée pour pousser« .

Les Etats-Unis estiment également que la Chine pourrait intensifier encore davantage la pression sur son turbulent voisin. En raison de son rôle de principal allié de la Crée du nord.

De son côté, Beijing veut la reprise de pourparlers au plus vite, et s’insurge contre les sanctions unilatérales adoptées par Washington contre des entreprises aussi bien nord-coréennes que chinoises.

Le « double moratoire » est une « proposition réaliste et faisable », car l’escalade des tensions est nourrie par « l’absence de négociations« , a réagit Wang Yi, aux propos de Jean-Yves Le Drian.

« Si on navigue à contre-courant et qu’on n’avance pas, c’est qu’on recule », a estimé le ministre français, ajoutant qu’il « faut ramener (Pyongyang) à la table des pourparlers par des sanctions nécessaires » mais il faut également « faire au moins le premier pas » pour « arrêter les essais » nord-coréens.

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