jeudi, avril 18

Deux canadiens accusés d’espionnage par Beijing

Trois jours après le lancement de la procédure d’extradition par le Canada de la directrice financière de Huawei vers les Etats-Unis, le gouvernement chinois a accusé deux Canadiens d’«espionnage et de vol de secrets d’Etat».

Michael Kovrig et Michael Spavor ont été arrêtés en décembre en Chine, quelques jours après l’interpellation de Meng Wanzhou à Vancouver. Les deux hommes risquent une lourde peine de prison s’ils sont inculpés d’espionnage.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est dit «très préoccupé par la position que la Chine a adoptée». Ottawa assure que ses citoyens sont utilisés pour faire pression sur la justice canadienne.

Michael Kovrig, ancien vice-consul de l’ambassade canadienne à Beijing de 2014 à 2016, se était en Chine en congé sabbatique pour International Crisis Group, une ONG dont la mission est de prévenir et résoudre les conflits.

Selon l’agence de presse Xinhua, ce dernier aurait «recueilli des informations depuis 2017, grâce à de fréquentes visites en Chine avec un passeport non diplomatique et un visa d’affaires», avec la complicité de Michael Spavor.

Ce dernier est un consultant spécialisé sur la Corée du Nord qui vivait à Dandong, à la frontière entre la Chine et la Corée du nord. D’après une commission dépendant du Bureau central du Parti communiste, «Spavor était le principal contact de Kovrig, et lui fournissait des renseignements».

La crise diplomatique entre la Chine et le Canada a commencé le 1er décembre, quand la directrice financière du géant chinois des télécommunications, Huawei, est interpellée au Canada à la demande des Etats-Unis.

Meng Wanzhou est accusée par Washington d’avoir contourné les restrictions américaines sur le commerce avec l’Iran, mises en place après 2007. Cette dernière aurait utilisé une société écran, Skycom Tech, basée à Hongkong. Or, Meng Wanzhou a siégé au conseil d’administration de Skycom entre février 2008 et avril 2009.

Le ministère américain de la Justice accuse aussi Huawei d’avoir, via deux filiales, volé des secrets industriels du groupe de télécoms américain T-Mobile, et d’avoir fait obstruction à la justice en détruisant des preuves.