jeudi, mars 28

Enfant unique, un handicap pour la croissance

En novembre 2013, les autorités chinoises assouplissent la politique de l’enfant unique et autorisent les couples, dont au moins l’un des deux est lui-même enfant unique, à avoir deux enfants. Il s’agit là d' »une décision majeure » annoncée lors du troisième plénum du 18e comité central du Parti communiste chinois (PCC), pour les médias chinois. Cependant, cette mesure est rapidement contestée par des chercheurs chinois, qui mettent en garde contre les futurs problèmes économiques et sociaux, auxquels le pays risque de se trouver confrontée, en raison du vieillissement de sa population.

Permettre deux enfants par couples

« La politique familiale de la Chine a toujours pris en compte les évolutions démographiques mais tout ajustement dans cette politique doit se faire d’une manière progressive et prendre en compte la situation dans différents domaines« , a expliqué Zhang Weiqing, ministre chargé de la Commission nationale de la planification familiale, dans le China Daily.

Un travail a été réalisé par plusieurs commissions de réflexion et instituts de recherche, qui ont remis une liste de recommandations au gouvernement, préconisant de permettre aux couples d’avoir un deuxième enfant, même si l’un des parents n’est pas lui-même enfant unique, a indiqué le ministre.

Cette étude a été possible, lorsqu’en juin 2012, le débat sur la politique de l’enfant unique est relancé. A cette époque, une jeune femme, nommée Feng Jianmei, enceinte de sept mois et déjà mère d’un enfant, a été contrainte par le planning familial de sa province (Shaanxi) d’avorter, suscitant une vague d’indignation sur internet.

Pyramide des âges 2010-2050
Pyramide des âges 2010-2050

Des conséquences économiques et sociales

Les démographes ont expliqué que la doctrine de l’enfant unique a pour conséquence un vieillissement de la population, qui pèse sur la compétitivité de l’économie chinoise. De plus, ils s’inquiètent de l’évolution de la pyramide des âges en Chine, mais aussi du déséquilibre entre les sexes, du fait des avortements principalement de fœtus féminins. En 2010, pour 100 naissances de petites filles, il y a eu 118 naissances de garçons.

Ce changement de politique pourrait s’expliquer par les tensions sociales nées des avortements forcés, qui éclatent depuis quelques années. D’autant plus que la reprise de la politique nataliste, dans un contexte de hausse générale du niveau de vie portée par une forte croissance, semble injustifiée car « élever plusieurs enfants ne constitue plus un fardeau pour les familles », a indiqué le China Daily.

En  novembre 2012, un institut affilié au gouvernement a appelé à la généralisation d’ici à 2015 d’une politique autorisant deux enfants par foyer, puis à une libéralisation totale de la politique familiale à l’horizon 2020, a noté Les Echos.

Des conséquences sociales importantes

L’opinion publique chinoise reconnaît que la limitation du nombre d’enfant a évité 400 millions de naissances, dans le pays le plus peuplé de la planète, avec pour 2012, 1,394 millions de chinois. certains chinois expliquent que libérer la natalité pourrait avoir des conséquences néfastes sur la société. Ainsi pour cette jeune pékinoise de 29 ans, citée par Les Echos, « l’accès aux ressources est déjà suffisamment difficile dans ce pays pour ne pas laisser la population s’accroître indéfiniment« .

Cependant, si la politique de l’enfant unique était levée, « rien ne prouve que l’indice de fécondité des Chinois augmenterait très substantiellement », ont précisé certains observateurs. Car une fois passé l’âge du « petit empereur » au centre de l’attention familiale passée, la solidarité filiale reste un poids majeur dans la vie de l’individu qui devra se substituer au système de caisse de retraite, car « un enfant devra subvenir aux besoins de ses deux parents et de ses quatre grands-parents, un phénomène nommé le problème 4-2-1« , a indiqué Le Monde.

1 Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *