vendredi, avril 19

État d’urgence en Corée du sud

La Corée du Sud est devenue ce 24 février le pays le plus touché par le coronavirus en dehors de la Chine, où la ville de Wuhan, en quarantaine depuis un mois.

Le président sud-coréene Moon Jae-in au côté du président Xi Jinping, lors d’une visite officielle

Avec 161 nouveaux cas de contamination en 24 heures, la Corée du Sud dénombre désormais près de 800 patients contaminés, dont 7 mortellement, soit plus que le Japon où le bateau de croisière Diamond Princess constituait jusqu’à présent le premier foyer de contamination hors de Chine.

Face au rythme de contagion, le président sud-coréen, Moon Jae-in, a proclamé le 23 février l’état d’alerte maximale. Rehaussant «au plus haut» son niveau d’alerte après plusieurs jours consécutifs de hausse inquiétante des cas de contamination, notamment au sein d’une secte chrétienne.

La Corée du Sud compte le deuxième plus grand nombre de malades sur son sol, après la Chine, d’où l’épidémie est partie. L’épidémie de Covid-19 est «à un tournant décisif. Les prochains jours seront cruciaux», a affirmé le président Moon Jae-in à l’issue d’une réunion de son gouvernement sur ce sujet.

«Le gouvernement portera le niveau d’alerte au plus haut niveau de gravité, conformément aux recommandations des experts, afin de renforcer considérablement les mesures destinées à répondre à cette épidémie», a-t-il ajouté. Il a également appelé les autorités à prendre «des mesures d’une ampleur sans précédent» pour contenir l’épidémie.

Parmi les cas rapportés, la majorité a un rapport avec l’Église de Shincheonji de Jésus de la ville de Daegu, selon le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC). Au total, plus de 300 personnes contaminées ont un lien avec cette secte chrétienne.

La contagion a pour origine une femme âgée de 61 ans qui avait de la fièvre le 10 février et a assisté à au moins quatre offices religieux à Daegu, avant d’être diagnostiquée positive au coronavirus.

Près de 9300 membres de cette Église ont été placés en quarantaine ou doivent rester chez eux, a indiqué Jung Eun-kyeong, directeur de KCDC, précisant que près de 1240 fidèles présentent des signes de cette épidémie virale.

Dans le sud-est, Daegu, ville de 2,5 millions d’habitants où ont été signalés un grand nombre de cas, est devenue ville morte, ce 24 février. Seule une poignée de voyageurs, le visage recouvert d’un masque, entrait ou sortait de la gare de la quatrième ville du pays.

De plus, une personne est décédée le 23 février à l’hôpital de Cheongdo (sud-est) où une centaine de personnes ont été infectées, via des patients ou des membres du personnel de cet établissement.

Ce second foyer de contamination est situé à une quarantaine de kilomètres de Daegu. Or, les deux villes ont été désignées le 22 février comme « zones administrative spéciale », tandis que les rassemblements publics ont été interdits dans le centre de Séoul.

Dans une déclaration vidéo, l’Église de Shincheonji s’est excusée d’avoir «suscité des inquiétudes» et a dit coopérer avec les autorités sanitaires pour «mettre fin rapidement» à la situation.

Le porte-parole de l’église a réfuté les critiques qui s’élèvent dans l’opinion publique accusant son Église d’être responsable de l’augmentation du nombre d’infections, en rappelant notamment que le virus est apparu en Chine.

«Sachez que l’église Shincheonji de Jésus et ses membres sont les plus grandes victimes du Covid-19», a-t-il déclaré. Depuis le 3 janvier, le pays a testé plus de 19.000 personnes, dont 13.794 ont été testées négatives au COVID-19 et 5.481 font l’objet de contrôles.

Le président sud-coréen a qualifié la situation à Daegu et dans la province Gyeongsang du Nord de «crise nationale», précisant que les villes recevront un «soutien total» notamment en termes de matériel médical et de personnel.

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