mardi, avril 16

Des étudiants chinois dénoncent le racisme aux Etats-Unis

Plusieurs étudiants d’origine chinoise, étudiant à l’université américaine Columbia, ont dénoncé les actes racistes qu’ils subissent depuis quelques mois. Face à la montée du racisme, dont ils font les frais, ils ont décidé d’expliquer le sens de leurs noms.

Certains d’entre eux ont vu les étiquettes de leurs noms être arrachés de leurs portes dans leurs résidences universitaires. Afin de stopper cette nouvelle mode raciste, ils ont produit une vidéo évoquant leurs noms et leurs significations.

 

Globalement, les étudiants on souhaité par cette vidéo endiguer la montée du racisme, de la xénophobie et des préjugés aux Etats-Unis, et notamment au sein de l’université new-yorkaise. En quelques jours, « Say My Name » est devenue virale sur Facebook avec plus de 315 635 vues.

Face à l’effervescence de cette vidéo, le Columbia Spectator a publié la tribune de Yan Huhe, qui a posté la vidéo sur son compte facebook. Ce dernier explique en détail  son nom  闫 呼 和 (yán hū hé), dont le nom de famille yán retrace le clan de Qin Shi Huangdi, le Premier empereur de Chine, dont les membres du clan sont considérés comme descendants du dragon mythique. Et hū hé, qui sont les deux premiers caractères de sa ville natale, Hohhot.

Début février, un étudiant chinois de 19 ans, Ruiqi Zhong, témoignait auprès du Columbi Spectator, que l’arrachage d’étiquette n’était pas « un événement sérieux » pour lui, « jusqu’à ce qu’il entende plusieurs de ses amis chinois dire que leurs étiquettes avaient également été arrachés ».

« Je pense que si vous détestez vraiment les gens venus de Chine, vous pouvez l’exprimer d’une manière encore plus explicite ou peut-être engager une conversation significative, mais arracher des étiquettes de porte n’a aucun sens », a indiqué Ruiqi Zhong, ajoutant que « ça ne me fait pas peur, ça me paraît ridicule, à mon avis« .

Dans sa tribune, Yan Huhe explique que « dans la courte histoire de l’Amérique, la communauté chinoise – ainsi que la communauté asiatique en général – a été stéréotypée, stigmatisée, fétichisée, marginalisée et totalement discriminée d’une manière incroyable ». 

Capture d’écran de la page d’accueil de facebook de Bowdoin Asian Students Association

D’ailleurs en décembre 2016, des étudiants asiatiques et sud-asiatiques de Bowdoin College (Maine, Etats-Unis d’Amérique) ont dénoncé le racisme quotidien qu’ils subissent : « Je parie que personne dans ta famille ne parle bien anglais – un professeur de littérature » ou « Non, je ne parle pas asiatique » ou « Est ce que les parents chinois tuent leur second enfant quand ils en ont un? »

Ces derniers ont relayé avec leurs phrases, le hashtag #ThisIs2016 (« Ça se passe en 2016 ») posté par  Michael Luo, rédacteur au New Yorker et au New York Times. Ce dernier a partagé sur son compte une agression verbale subi avec sa famille et des amis. Ses proches et lui se promenaient avec une poussette dans un quartier aisé de New York, une femme  leur a hurlé « rentrez en Chine! », « Rentrez dans votre putain de pays« . Michael Luo lui a alors répondu à voix haute : « je suis né dans ce pays ! ».

Le journaliste américain d’origine chinoise a expliqué qu’il était souvent victime de ce genre d’insultes. Certains déplorent que l’arrivée de Donald Trump, très virulent contre la Chine, n’accentuent le phénomène.

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