samedi, avril 20

Front commun du G7 contre la Chine

Les ministres des Affaires étrangères du Groupe des sept ont discuté le 4 mai d’un possible front commun face à une Chine de plus en plus affirmée sur la scène internationale.

Les chefs de la diplomatie du club des pays riches (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) ont consacré leur première réunion à la Chine, acteur économique incontournable.

Un front américain contre la Chine

Antony Blinken, chef diplomatie américaine

Les capitales occidentales s’inquiètent de la volonté présumée de la Chine de s’affirmer comme une puissance militaire et d’exercer son influence dans le monde. «Notre objectif n’est pas d’essayer de juguler la Chine», a confié le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken lundi à des journalistes.

«Ce que nous essayons de faire, c’est de faire respecter l’ordre international fondé sur des règles, dans lequel nos pays ont tellement investi ces dernières décennies (…) pas seulement dans l’intérêt de nos propres citoyens, mais aussi des peuples à travers le monde, dont la Chine», a-t-il ajouté.

L’américain s’est engagé à une « coopération robuste » avec le Royaume-Uni afin de faire pression sur la Chine concernant ce qu’ils considèrent comme la répression du mouvement pro-démocratie à Hong Kong et celle de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang, qualifiée de « génocide » par Washington.

De son côté, l’ancienne secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a déclaré que les démocraties devaient « exercer une énorme pression sur la Chine devant le tribunal de l’opinion publique » lors d’une intervention au groupe de réflexion sur les affaires internationales Chatham House à Londres.

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Les relations optimales entre Londres et Washington ont donné lieur à l’adoption d’approches communes en matière de politique étrangère, en particulier à l’égard de la Russie et de la Chine.

Lors d’une conférence de presse le 3 mai, le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab, dont le pays assure la présidence du G7, a déclaré que la « porte était ouverte » à une amélioration des relations avec la Chine, pour travailler avec elle de manière « constructive » notamment en matière de changement climatique. « Mais cela dépend du comportement et des actes », a-t-il ajouté.

Une déclaration commune

Le 5 mai, les chefs de la diplomatie de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni se sont accordés sur des réponses conjointes aux menaces mondiales.

Selon le Communiqué des ministres des Affaires étrangères et du Développement du G7, publié le 05 mai 2021, stipule :

  • Nous encourageons la Chine, grande puissance et économie dotée de capacités technologiques avancées, à participer de manière constructive au système international fondé sur des règles de droit. Il est de l’intérêt de tous, y compris de la Chine, de prendre des mesures pour traiter les problématiques mondiales, notamment le changement climatique et la perte de biodiversité, de promouvoir la reprise économique après la COVID-19, de soutenir la lutte contre la pandémie actuelle et de prévenir les pandémies futures. Nous accueillons favorablement les occasions de travailler avec la Chine pour promouvoir la paix, la sécurité et la prospérité régionales et mondiales.
  • Nous demandons à la Chine de respecter les droits de l’Homme et les libertés fondamentales, conformément à ses obligations découlant du droit national et international. Nous demeurons vivement préoccupés par les violations des droits de l’Homme et les atteintes aux droits de l’Homme au Xinjiang et au Tibet, en particulier à l’encontre des Ouïghours, de membres d’autres minorités ethniques et religieuses, par l’existence d’un vaste réseau de camps de « rééducation politique » et par les informations faisant état de systèmes de travaux forcés et de stérilisation forcée. Nous reconnaissons qu’il est important de lutter contre le travail forcé par nos propres moyens nationaux, notamment en sensibilisant, en conseillant et en soutenant les communautés d’affaires. Nous soutenons fortement la demande d’un accès indépendant et sans entrave au Xinjiang pour qu’une enquête puisse être menée concernant la situation sur le terrain et, par conséquent, nous continuons de demander à ce que la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme des Nations Unies puisse s’y rendre dans ces conditions.
  • Nous rappelons notre déclaration du 12 mars et demeurons vivement préoccupés par la décision de la Chine de porter fondamentalement atteinte à des aspects démocratiques du système électoral de Hong Kong. Nous appelons la Chine à agir conformément à ses engagements internationaux et à ses obligations juridiques, qui sont notamment énoncés dans la déclaration commune sino-britannique et la Loi fondamentale, et à respecter le degré élevé d’autonomie, de droits et de libertés à Hong Kong. Nous appelons la Chine et les autorités de Hong Kong à cesser leurs actions contre les personnes qui défendent les droits, les libertés et les valeurs démocratiques, à préserver l’indépendance du système judiciaire et à faire en sorte qu’aucune affaire ne soit transférée en Chine continentale.
  • En tant qu’États favorables à des sociétés ouvertes et à un commerce libre et équitable s’inscrivant dans un système de règles et de normes internationales transparentes et prévisibles, nous sommes tous préoccupés par les pratiques qui nuisent à ces systèmes économiques libres et équitables, notamment en ce qui concerne le commerce, les investissements et le financement du développement. Nous travaillerons de concert pour renforcer la résilience économique à l’échelle internationale face aux stratégies et aux pratiques économiques arbitraires et coercitives. Nous demandons instamment à la Chine d’assumer et de respecter ses obligations et ses responsabilités en se montrant à la hauteur du rôle économique qui est le sien à l’échelle internationale.
  • Nous encourageons la Chine à respecter son engagement d’agir de manière responsable dans le cyberespace, et notamment à s’abstenir de commettre ou de soutenir le vol de propriété intellectuelle grâce au cyberespace.
  • Pour renforcer la coopération internationale sur des sujets qui nous concernent tous, nous croyons qu’il est essentiel de permettre des processus inclusifs dans les organisations internationales. Nous sommes favorables à la participation significative de Taïwan dans les forums de l’Organisation mondiale de la santé et à l’Assemblée mondiale de la santé. La communauté internationale doit pouvoir bénéficier de l’expérience de l’ensemble des partenaires, y compris la réussite de Taïwan dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.

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