Les autorités ont annoncé la fermeture d’une centaine de golf depuis 2011 à travers tout le pays, afin d’une part, de préserver les ressources en eau et en terres, et d’autre part, de lutter contre la corruption et le mode de vie trop « occidental ».
Considéré comme un sport pour les élites, le gouvernement a décidé de surveiller et contrôler les parcours. Pourtant en avril 2016, le PCC avait décrété que pratiquer e sport n’avait rien de « bien ou de mal ». « Ce n’est qu’un sport, il n’y a pas de bien ou de mal à le pratiquer », a estimé le parti. Les golfeurs ne devaient plus être considérés comme des criminels.
Mais la situation a changé rapidement, d’ailleurs un sixième golf vient d’être fermé ce mois-ci. Dans un communiqué, daté du 21 janvier 2017, l’agence de planification économique de Chine (NDRC), a expliqué que ces fermetures visent à préserver l’environnement, et notamment à éviter les pénuries d’eau dans le nord du pays. En effet, les parcours de golf demande une grande quantité d’eau pour être irrigué.
Ce souci environnement a conduit les autorités en 2004 à instaurer un moratoire sur la construction de terrains de golf, dans le but de préserver les terres agricoles. Mais en une dizaine d’année, à l’instar du nombre croissant de super-riches, le nombre de golfs a été multiplié par trois, passant de moins de 200 à plus de 600.
Or, sur les 683 golfs que comptait le pays, les autorités ont ordonné la fermeture de 111 d’entre eux entre 2011 et 2016, selon la NDRC, qui a d’ailleurs invité 18 parcours à se séparer de terrains « occupés illégalement » et à 47 autres d’arrêter des constructions en cours. De plus, sur la même période, des propriétaires ont décidé d’eux mêmes de fermer 11 parcours supplémentaires, précise l’agence.
Le pouvoir central entretient une relation ambiguë avec le golf. Loisir considéré comme le passe-temps de la grande bourgeoisie étrangère, et comme « un sport de millionnaires », l’ancien dirigeant Mao Zegong interdit cette discipline était aux membres du parti.
Mais lors des réformes économiques de 1978, un premier parcours de golf est crée, gage du changement des mentalités, très prisés par les riches, les cadres supérieurs du Parti et les étrangers. Mais le golf reste largement considéré comme le lieu de collusions entre grands patrons et cadres du Parti. Épicentre de la corruption et manœuvres politiciennes.
Fustigeant les « modes de vie décadents » et faisant l’éloge de « l’austérité » pour les cadres, le PCCinterdit fin 2015 à ses 88 millions de membres de « jouer au golf ».
Pour cela, les autorités ferment 66 terrains de golf jugés « illégaux« , en mars 2015. Le ministère du Territoire et des Ressources naturelles, responsable de ces fermetures, explique qu’il s’agit de lutter contre le train de vie luxueux des hauts fonctionnaires de l’administration, note le communiqué du ministère.
Pourtant, le plus grand golf du monde a été construit dans la métropole méridionale de Shenzhen, un site de 20km² offrant 12 parcours de 18 trous. Le « Mission Hills Golf Club » est devenu un symbole pour les promoteurs immobiliers, qui estiment qu’installer des greens fait « chic » en bordure des nouvelles résidences.
Le sport est réhabilité. Durant les Jeux Olympiques d’août 2016 de Rio, le golf fait son grand retour après 112 années d’absence. Le pays entre dans la course aux médailles d’or et envoie ses jeunes éléments les plus doués dans les meilleures académies américaines.
Cependant, mars 2016, le parcours de 9 trous du Golf Country Club de Shanghai est rasé à coups de bulldozers pour être transformé en terres cultivables agricoles. Depuis son arrivée au pouvoir en mars 2013, le président Xi Jinping a décidé de lutter ardemment contre les abus des officiels, convaincu qu’ils entachent l’image du Parti. Alors les cadres du PCC boudent les parcours, certains vont jusqu’à utiliser un nom d’emprunt pour pouvoir jouer le week-end.
