mercredi, avril 24

HRW dénonce un « système de surveillance de masse » au Xinjiang

Le recours par les autorités chinoises à une application mobile pour surveiller la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang, est dénoncé par l’ONG Human Right Watch (HRW) dans un nouveau rapport.

L’organisation de défense des droits de l’Homme a examiné la conception de cette application et identifié les comportements et personnes visés par ce « système de surveillance de masse« .

L’application est liée à la Plateforme intégrée d’opérations conjointes (« Integrated Joint Operations Platform« , IJOP), utilisée par la police du Xinjiang. LE but est de « collecter des données personnelles et signaler les individus jugés potentiellement menaçants« , a précisé HRW.

Parmi ces données se retrouvent le groupe sanguin, la taille, l’affiliation politique ou religieuse. Mais aussi des données biométriques, comme des échantillons d’ADN, des empreintes digitales, des analyses de l’iris et des groupes sanguins. Ceux-ci ont été récoltées durant une campagne baptisée « Frapper fort« .

Les autorités auraient entrepris des vérifications via ce système sur 51 applications mobiles, dont WhatsApp, Viber, Telegram et les réseaux privés virtuels (VPN), considérées « suspectes« .

« Pour la première fois, nos recherches démontrent que la police du Xinjiang recueille illégalement des informations sur des habitants même quand leurs activités sont tout à fait légales, afin de prendre des mesures contre certains d’entre eux« , a déclaré Maya Wang, chercheuse senior sur la Chine auprès de la division Asie de Human Rights Watch.

« Le gouvernement chinois surveille tous les aspects de la vie des habitants du Xinjiang, repère ceux dont le comportement lui semble suspect, et les guette de manière encore plus intense« , a jouté cette dernière.

HRW dénonce des systèmes « particulièrement intrusifs » au Xinjiang mais signale aussi que « leur conception de base ne diffère pas de celles que la police élabore et utilise dans toute la Chine« .

L’OnG a également souhaité que le gouvernement chinois devrait « immédiatement mettre fin à la plate-forme IJOP et supprimer toutes les données collectées auprès de résidents du Xinjiang » et que les gouvernements étrangers concernés devraient imposer des sanctions ciblées.