vendredi, avril 19

Huawei: Beijing a accusé Washington d’«abus de pouvoir»

Les autorités chinoises ont dénoncé les règles annoncées la veille par les États-Unis bannissant le géant de la technologie Huawei et d’autres entreprises chinoises des marchés publics américains.

Ce règlement provisoire va empêcher toute agence fédérale américaine d’acquérir auprès de ces entreprises chinoises du matériel de télécommunication ou du matériel technologique à compter du 13 août.

Il s’agit du dernier épisode dans le lobbying instauré par l’administration Trump contre Huawei aux États-Unis. Des responsables américains assurent que le groupe chinois est lié aux services de renseignement de Beijing.

Beijing a accusé Washington d’«abus de pouvoir». Un «abus de pouvoir des États-Unis visant à jeter l’opprobre et à éliminer certaines entreprises chinoises, délibérément et sans scrupules, détériore gravement l’image des États-Unis et ses propres intérêts», a déclaré la porte-parole du ministre chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.

«Nous apportons fermement notre soutien aux entreprises chinoises concernées pour prendre les moyens légaux afin de protéger leurs droits et intérêts légitimes», a indiqué cette dernière dans un communiqué publié sur internet.

Cette interdiction est le dernier événement dans la guerre commerciale entre Washington et Beijing. La semaine dernière, le président américain, Donald Trump, a annoncé la mise en place de nouvelles taxes douanières qui prendront effet le 1er septembre.

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Cette taxe supplémentaire de 10% concerne la quasi-totalité des exportations de Beijing qui n’étaient pas encore frappées par des droits de douane supplémentaires. En réaction, les autorités ont laissé le yuan chuté, afin de booster ses exportations.

Suite à cela, Donald Trump a dénoncé une «manipulation de la monnaie» de la part des Chinois, réagissant à une dépréciation du yuan. De son côté, Huawei fait également face à l’interdiction faite aux entreprises américaines de lui vendre des produits technologiques.

Cette mesure, suspendue jusqu’à la mi-août, pourrait l’empêcher de se procurer des matériels et logiciels essentiels, comme des puces de smartphones et des éléments clés du système d’exploitation Google Android.

Outre Huawei, les mesures annoncées interdisent également les contrats publics américains aux sociétés chinoises ZTE, Hytera Communications Corporation, Hangzhou Hikvision Digital Technology Company et Dahua Technology Company.

Ces sociétés chinoises sont soumises à une période de commentaires de 60 jours et mettent en œuvre une interdiction incluse dans la loi relative à la défense approuvée par le Congrès. Huawei a fait part de son intention de contester ces mesures devant la cour fédérale.