vendredi, mars 29

Huawei ne subira pas de « bannissement total » en France

« Il n’y aura pas de bannissement total de Huawei dans le déploiement de la 5G en France mais les opérateurs qui n’utilisent pas le géant chinois des équipements télécom devraient continuer sur la même voie ».

Le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), Guillaume Poupard, a déclaré dans une interview dans le quotidien français, Les Echos, qu’il n’y aura pas « de bannissement total de Huawei dans le déploiement de la 5G en France mais les opérateurs qui n’utilisent pas le géant chinois des équipements télécom devraient continuer sur la même voie ».

« Ce que je peux dire, c’est qu’il n’y aura pas un bannissement total », a déclaré Guillaume Poupard, ajoutant qu‘ »il y aura des refus » qui ne concerneront pas Nokia et Ericsson, qui sont les deux concurrents européens de Huawei dans les équipements nécessaires à cette nouvelle norme de téléphonie mobile.

« Les opérateurs qui n’utilisent pas Huawei, nous les incitons à ne pas y aller car c’est un peu le sens naturel des choses. Ceux qui l’utilisent déjà, nous délivrons des autorisations dont la durée varie entre trois et huit ans », a assuré ce dernier.

« Nous ne sommes pas dans du Huawei bashing, ni dans du racisme anti-chinois », se défend-il. « Nous disons juste que le risque n’est pas le même avec des équipementiers européens, qu’avec des non-européens. Il ne faut pas se mentir ».

Le géant Huawei est la cible d’un lobbying agressif de la part des Etats-Unis qui tente de faire pression sur ses alliés pour ne pas utiliser Huawei dans le développement des réseaux 5G. En effet, Washington soupçonne l’équipementier d’espionner pour le compte de la Chine, et s’inquiète surtout de l’avancée technologique prise par Huawei.

Le déploiement de la 5G est devenu un enjeu géopolitique international, Washington exige de ses alliés qu’ils en excluent le géant chinois, Huawei, lequel dément de son côté que la Chine puisse utiliser ses structures pour des missions d’espionnage.

Lire aussi : « Huawei ne sera pas écarté de la 5G » en France

Dans l’interview accordé aux Echos, Guillaume Poupard ne précise pas sur quels types d’équipements s’appliqueront les refus : « à partir de la semaine prochaine, certains opérateurs qui n’auraient pas reçu de réponse peuvent considérer que c’est un refus, conformément à ce que prévoit la loi ».

Bouygues Telecom et SFR en revanche ont des équipements Huawei. Pour le directeur d’Anssi, « la vraie question en cas de refus, c’est comment on rend cette décision absorbable par l’opérateur (…) L’objectif n’est évidemment pas de les tuer ».

Or l’interdiction aux opérateurs télécoms déjà équipés d’infrastructures Huawei de recourir à l’équipementier chinois pour la 5G pourrait engendrer une distorsion de la concurrence sur le marché français, a expliqué en février Martin Bouygues, patron de Bouygues Telecom.

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