samedi, avril 20

Joe Biden met de nouveau en garde contre la Chine

La Chine « se rapproche », a avertit Joe Biden dans son premier discours au Congrès, devant un public spécialement sélectionné et composé de démocrates et de républicains.

Le président américain, Joe Biden, a déclaré dans son premier discours devant le Congrès le 28 avril que les États-Unis étaient « de nouveau en mouvement », 100 jours après son entrée en fonction, dans un discours prononcé au Congrès pour promouvoir un plan de 1.800 milliards de dollars nécessaire pour concurrencer la Chine, selon lui.

« Maintenant, après seulement 100 jours, je peux dire à la nation: L’Amérique est à nouveau en mouvement, transformant le péril en possibilité, la crise en opportunité, le revers en force », a déclaré le président américain.

Il a indiqué que le nouveau plan de dépenses et de crédits d’impôt, qui, avec le projet de développement des infrastructures, totalise environ 4.000 milliards de dollars (3600 mds €), est un investissement  vital pour l’avenir des Etats-Unis.

Joe Biden a annoncé que les plans de dépenses étaient aussi nécessaires pour se maintenir au niveau de la Chine, que son administration considère comme un compétiteur stratégique majeur.

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« La Chine et d’autres pays se rapprochent rapidement », a-t-il déclaré. Le président américain a indiqué qu’il avait passé beaucoup de temps à discuter avec le président chinois Xi Jinping.

« Il est déterminé à faire de la Chine la nation la plus importante et la plus conséquente du monde. Lui et d’autres, des autocrates, pensent que la démocratie ne peut pas rivaliser avec les autocraties au XXIe siècle », a-t-il déclaré.

Joe Biden a assuré ne pas «chercher le conflit avec la Chine» mais être «prêt à défendre les intérêts américains dans tous les domaines». «Dans mes discussions avec le président Xi (Jinping), je lui ai dit que nous étions favorables à la compétition» mais que «nous nous battrons contre les pratiques commerciales injustes», «maintiendrons une présence militaire forte dans la région indo-pacifique» et «ne renoncerons pas à défendre les droits humains», a-t-il déclaré lors d’une allocution au Congrès.

Katherine Tai, représentante américaine au Commerce

Quelques heures avant son discours, la représentante américaine au Commerce (USTR), Katherine Tai, a annoncé que les États-Unis sont en train de regarder à la loupe l’accord commercial signé avec la Chine par l’administration Trump, en janvier 2020, et notamment de faire un état des lieux des promesses tenues.

« Concernant les engagements d’achats de la Chine dans le cadre de l’accord commercial sino-américain, nous sommes en train d’examiner les résultats », a déclaré Katherine Tai lors d’une audition devant une commission du Sénat, où elle a été interrogée sur le sujet par de nombreux élus.

Washington étudie également les « options » à sa disposition pour faire appliquer ses promesses par la Chine, a-t-elle ajouté. Dans cet accord commercial dit « de phase 1 », la Chine s’était engagé à augmenter d’au moins 200 milliards de dollars sur 2020 et 2021 ses achats de produits et services américains.

Katherine Tai a précisé que l’état des lieux doit notamment faire le point sur les engagements déjà tenus ou non, ainsi que sur ceux qui n’ont pas été réalisés au niveau promis.

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La « capacité » de la Chine à tenir ses engagements envers les États-Unis est une « priorité », a-t-elle assuré. « Nous sommes très concentrés sur cet accord », a-t-elle souligné, et sur le fait de « tester son utilité et utiliser au maximum les outils prévus » dans ce cadre.

La représentante américaine au Commerce a également indiqué que la rencontre d’étape, prévue par l’accord tous les six mois, n’avait « pas encore été planifiée ». Cette dernière n’a pas rencontré, depuis sa prise de fonctions en mars, son homologue chinois.

La Chine n’avait, à la fin du premier trimestre 2021, pas respecté l’ensemble de ses engagements, selon Chad Bown, chercheur pour le Peterson Institute for International Economics (PIIE). Se basant sur les données du commerce international publiées par la Chine et les Etats-Unis, il a établi que les achats de la Chine ont atteint 61 à 75% seulement de l’objectif.

L’accord  devait mettre fin à deux années de guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, mais il n’avait pas levé les droits de douane américains de 25% sur tout un éventail de biens et de composants industriels chinois représentant 250 milliards de dollars.

En retour, la Chine n’a pas levé ses mesures sur plus de 100 milliards de dollars d’importations en provenance des États-Unis. De son côté, l’administration Biden a régulièrement défendu le maintien de ces droits de douane imposés par Donald Trump.

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