jeudi, avril 25

La bile d’ours préconisé contre le coronavirus

Révélée par une enquête d’une agence environnementale britannique, l’annonce par le gouvernement de l’utilisation de la bile d’ours pour lutter contre le coronavirus, révèle l’ambivalence du gouvernement face à la régulation du trafic d’espèces protégées.

Peu après l’irruption du SARS-CoV-2, et de l’épidémie de Covid-19, le gouvernement avait décrété la fermeture des marchés d’animaux sauvages, où achètent les viandes et produits d’animaux exotiques. Cette fermeture, tout comme lors de l’épisode du SARS en 2003, n’est que temporaire. Et elle ne s’accompagne pas d’une interdiction d’utilisation de ces mêmes ressources dans la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC).

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Cependant, le gouvernement a décidé début mars 2020 d’interdire la vente et la consommation d’animaux sauvages, mais le 23 mars, l’agence britannique EIA (Environmental Investigation Agency), a révélé que le gouvernement chinois avait inclus un produit contenant de la bile d’ours dans la liste des médicaments prescrits pour lutter contre le Covid-19.

Dans un rapport, l’agence a indiqué que des injections, appelées Tan Re Qing, figurent sur le site de la Commission nationale de la santé, en plus d’autres remèdes issus de la MTC, et aussi de médicaments occidentaux.

Comme pour l’être humain, «la bile est sécrétée par le foie de l’ours et aide à la digestion. Ce liquide contient des niveaux élevés d’acide ursodésoxycholique – également connu sous le nom d’ursodiol -, qui est cliniquement utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires et à traiter d’autres maladies liées au foie», a souligné le National Geographic.

D’autant plus que «l’acide ursodésoxycholique est disponible comme drogue de synthèse dans le monde entier depuis des décennies». Cette annonce n’est pas la première. Depuis des siècles, la MTC attribue des vertus curatives à divers produits issus du trafic d’espèces animales – menacées ou non.

Les fameux pangolins, suspectés d’être l’un des hôtes amplificateurs du SARS-CoV-2, sont non seulement prisés pour leurs viandes, mais aussi pour leurs écailles. Alors que le gouvernement chinois « semble avoir l’intention de mettre fin au commerce d’animaux sauvages, la promotion des injections de Tan Re Qing et d’autres traitements issus des produits d’animaux est révélatrice de la nature contradictoire des messages délivrés par la Chine à l’heure actuelle », a déploré Aron White est militant au sein de l’Environmental Investigation Agency (EIA), une ONG qui dénonce les pratiques criminelles liées aux espèces sauvages.

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