mercredi, avril 24

«La Chine a le droit de rejeter la théorie de la fuite de laboratoire»

La Chine a rejeté le plan de l’Organisation mondiale de la santé pour la deuxième phase de l’enquête sur les origines du Covid-19 – qui examinera également la possibilité que le virus se soit échappé d’un laboratoire de Wuhan, en Chine.  

Pour le journaliste américain Danny Haiphong, «la Chine a le droit de se méfier de l’attention excessive que l’Occident a accordée à l’Institut de virologie de Wuhan», attestant que «les enquêtes biaisées et la politisation de la recherche des origines de la COVID-19 ne mèneraient qu’à plus de questions que de réponses».

LA CHINE REJETTE LE PROJET DE L’OMS D’ENQUÊTER SUR LES ORIGINES DU COVID-19

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Un point de vue partagé par le chef adjoint de la Commission nationale de la santé de Chine, Zeng Yixin, qui a rejeté un plan de seconde phase proposé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et axé sur la théorie de la fuite de laboratoire.

Ce dernier a indiqué que les experts de l’OMS avaient convenu, après avoir visité l’Institut de virologie de Wuhan, qu’il était « extrêmement improbable » que le virus se soit échappé d’un laboratoire.

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Zeng Yixin, vice-ministre de la Commission nationale de la santé (CNS) de Chine, a déclaré aux journalistes qu’il était «choqué» par le plan d’enquête sur l’hypothèse de la fuite du laboratoire et a déclaré «qu’il nous est impossible d’accepter un tel plan de recherche de l’origine».

Selon l’Associated Press, Zeng Yixin a qualifié cette théorie de rumeur «qui va à l’encontre du bon sens et de la science», après la déclaration de l’OMS attestant que l’enquête était entravée par le manque de données brutes de la part de la Chine.

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Le vice-ministre a alors réitéré la position de la Chine selon laquelle certaines données ne pouvaient être entièrement partagées pour des raisons de confidentialité. Ce dernier a insisté sur le fait que les laboratoires de l’Institut de virologie de Wuhan ne contiennent aucun virus pouvant infecter directement l’homme.

Ce dernier a indiqué qu’une équipe d’experts dirigée par l’OMS avait visité le laboratoire au début de l’année et avait conclu qu’une fuite était hautement improbable. Le vice-ministre a également rejeté les informations des médias selon lesquelles des membres du personnel et des étudiants diplômés de l’institut seraient tombés malades à cause du virus et l’auraient ensuite transmis à d’autres personnes.

La réaction de la Chine intervient une semaine après que le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé à une meilleure coopération de la part de la Chine et a noté qu’il y avait eu une «poussée prématurée» pour écarter la théorie de la fuite du laboratoire.

«IL N’EST PAS SURPRENANT QUE LA CHINE FASSE PREUVE DE PRUDENCE»

Conférence de presse concernant la fin de la mission des experts de l’OMS sur l’origine du Covid-19

Danny Haiphong, journaliste et chercheur indépendant américain a expliqué que «la théorie des fuites de laboratoire est un cadre hautement politisé pour rechercher des réponses sur les origines de COVID-19. Que la Chine fasse preuve de prudence en soutenant une enquête qui possède des motifs loin d’être impartiaux ne devrait pas surprendre».

Selon lui «l’étude de l’OMS sur les origines du COVID-19 publiée en mars dernier a déclaré qu’une fuite de laboratoire était « extrêmement improbable ». De ce point de vue, Zeng Yixin a fait remarquer que toute enquête de suivi sur les origines de COVID-19 devrait s’appuyer sur la base de la première étude».

Le Covid-19 est un phénomène extrêmement complexe, «il faudra probablement des années aux experts scientifiques pour comprendre pleinement un virus qui a facilité une crise de santé publique aussi historique dans toutes les régions du monde».

Pour Danny Haiphong, «la Chine a été injustement ciblée par les gouvernements américain et occidental pour les origines du virus sans aucune preuve. Sans une coopération pleine et égale entre tous les gouvernements et pays, plus de questions que de réponses sont susceptibles de découler des enquêtes sur les racines du Covid-19».

La Chine ne tourne pas le dos à l’effort international pour comprendre l’évolution du Covid-19, a attesté ce dernier, «mais demande simplement que l’équité soit exercée dans le processus».

Ce dernier argue que l’accent indu sur le WIV ignore plusieurs indications supplémentaires selon lesquelles le virus pourrait ne pas avoir émergé de la première épidémie connue à Wuhan. Des traces de COVID-19 ont été trouvées dans le système d’égouts espagnol dès mars 2019. Les recherches suggèrent en outre que COVID-19 se propageait en Italie dès septembre 2019.

Laboratoire P4 de l’Institut de Virologie de Wuhan

«Que la théorie des fuites de laboratoire soit une priorité en ce moment n’est ni cohérent avec ces développements ni avec la situation mondiale. Des millions d’internautes chinois ont signé une pétition exigeant que le laboratoire américain de Fort Detrick fasse l’objet d’une enquête internationale».

Plusieurs pays ont dénoncé la politisation des enquêtes sur les origines du COVID-19. La Chine n’est donc pas la seule à rejeter l’intention de l’OMS d’enquêter sur la théorie des fuites de laboratoire.

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Selon le journaliste américain, cité par CGTN, les experts qui ont assisté à la conférence de presse ont clairement indiqué qu’ils soutenaient une vaste enquête sur les origines de COVID-19 qui prend en compte plus que quelques hypothèses politisées.

«Les détracteurs des États-Unis et de l’Occident soutiendront sans aucun doute que la Chine n’est pas transparente dans son rejet d’une enquête sur les fuites de laboratoire. Mais les faits sont des choses têtues», a assuré Danny Haiphong.

Ce dernier a souligné dans son éditorial que «la Chine a été un modèle de transparence tout au long de la crise du COVID-19. Les responsables de la santé et du gouvernement chinois ont travaillé sans relâche avec l’OMS et les pays du monde entier dans la lutte contre le COVID-19. Les États-Unis et l’Occident, d’autre part, se sont accrochés à une théorie des origines du virus qui repose sans doute sur les institutions les moins transparentes au monde : leurs propres agences de renseignement».

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