jeudi, avril 18

La Chine, au coeur de la course à Downing Street

Dans le cadre de la campagne britannique, les deux candidats à la succession du Premier ministre britannique Boris Johnson se sont accusés de faiblesse face à la Chine.

La cheffe de la diplomatie Liz Truss et l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak seront départagés par les 200.000 membres du Parti conservateur d’ici au 2 septembre, avant une annonce des résultats le 5 septembre.

Liz Truss, 46 ans, part très en avance dans les sondages auprès de ce corps électoral très réduit, très masculin et âgé, mais son rival, Rishi Sunak, 42 ans, réputé meilleur débatteur et orateur, espère rattraper son retard grâce à une campagne éclair.

L’ancien banquier s’est positionné sur le terrain diplomatique de Liz Truss, estimant que la classe politique britannique avait « trop longtemps déroulé le tapis rouge » à la Chine, et « ignoré les activités malfaisantes de la Chine », qualifiée de « plus grande menace à long terme » du Royaume-Uni.

Accusant la Chine de « voler nos technologies et d’infiltrer nos universités », Rishi Sunak promet, s’il est élu par les adhérents du parti conservateur, de fermer les 30 instituts Confucius implantés au Royaume-Uni.

Co-financés par le gouvernement chinois, ces établissements ont pour objectif de promouvoir la langue et la culture chinoise. Mais ils sont accusés par certains députés conservateurs de servir à des fins de propagande et d’espionnage.

Dans un communiqué, Rishi Sunak a estimé que les chinois « soutiennent l’invasion fasciste de l’Ukraine par Poutine en achetant son pétrole et tentent d’intimider leurs voisins, y compris Taïwan ».

« Ils accablent les pays en développement d’une dette insurmontable et s’en servent pour saisir leurs avoirs ou les menacer d’un pistolet diplomatique », a-t-il accusé. « Ils torturent, détiennent et endoctrinent leur propre peuple, notamment au Xinjiang et à Hong Kong, en violation des droits de l’Homme ».

« J’empêcherai la Chine de prendre le contrôle de nos universités, et apporterai aux entreprises et aux institutions publiques britanniques la cybersécurité dont elles ont besoin », a-t-il poursuivi.

Ce dernier a aussi proposer de créer une alliance internationale, comme l’Otan, pour « se défendre » contre les attaques technologiques de la Chine, développer le soutien du MI5 – le renseignement intérieur britannique – aux entreprises et universités pour « contrer l’espionnage industriel chinois » ou encore empêcher les acquisitions par la Chine dans des secteurs clés.

En accusant la diplomatie britannique d’inaction face à la Chine, malgré le durcissement de ces dernières années, l’ex-ministre a irrité la Chine. Le porte-parole de la diplomatie chinoise Zhao Lijian a « recommandé aux hommes politiques britanniques (…) d’éviter les remarques irresponsables sur la soi-disant +théorie de la menace chinoise » qui ne peut pas résoudre leurs problèmes ».

Rishi Sunak a aussi fait réagir l’équipe de Liz Truss. Si un porte-parole a simplement affirmé qu’elle comptait « continuer » à « renforcer la position britannique sur la Chine ». Son allié Iain Duncan Smith, ancien leader des « Tories », a jugé les propositions « surprenantes ».

Ce dernier a affirmé que le Trésor, dirigé par Rishi Sunak, avait « poussé fort en faveur d’un accord économique avec la Chine », il a demandé: « Où étiez vous ces deux dernières années? »

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